Le chantier de tous les records se déroule entre Marseille et Monaco.
Avant de créer un nouveau quartier de 6 hectares sur la mer, il faudra construire et installer d’immenses caissons de béton jusqu’en 2020. Le tout avec un minimum d’impact sur l’environnement. C’est un chantier à 2 Mrd €, dont 1 Mrd pour les seules fondations du nouveau quartier dont va se doter Monaco. Il faut dire que sur ce « Rocher » de 2 km2, où le mètre carré de logement dépasse désormais les 40 000 €, tous les espaces supplémentaires sont aisément finançables. À terme, en 2025, le nouvel écoquartier de l’Anse du Portier sera installé sur un terre-plein de 6 ha gagnés sur la mer. Et l’endroit permettra au passage de développer 60 000 m2 supplémentaires de logements et de commerces.
Les phases actuelles du chantier ne concernent que les infrastructures immergées qui doivent se dérouler jusqu’en 2020. Des travaux pilotés par Bouygues Construction doivent permettre l’installation de 18 caissons de béton géants, créant une ceinture de protection de l’écoquartier contre la houle. Pour ce faire, il a fallu acheminer depuis la Pologne un immense
« caissonnier », véritable usine flottante dans le port de Marseille, où sont coulés jour et nuit les fameux caissons de béton. Ceux-ci sont ensuite tractés en mer jusqu’à la principauté. Et pendant qu’on s’active en surface à Marseille et à
Châteauneuf-lès-Martigues (la carrière d’où est extrait le remblai), on ne chôme pas non plus à Monaco, sous l’eau et autour. Dès l’an dernier, un écran acoustique a été installé pour limiter les nuisances sonores avant les travaux de retraits des enrochements et le dragage des sédiments pollués. Puis il s’agit d’installer au fond de l’eau les matériaux de remblai. Acheminés par bateau, ils sont déposés à l’aide d’un tuyau robotisé permettant de mesurer très précisément l’obtention de la hauteur finale désirée. Et il ne reste ensuite qu’à compacter le tout. Lancée en novembre dernier, l’opération de mise en place du remblai devra laisser la place à la pose des caissons qui est prévue à partir de juin pour s’achever fin 2019. Ce n’est qu’à la mi-2020 que les travaux d’infrastructure devraient s’achever pour laisser la place à des constructions immobilières plus traditionnelles.
Monaco veut gagner six hectares
©