CAVITÉS SOUTERRAINES : QUELS RISQUES POUR QUELS PROJETS ? (1RE PARTIE)
01/06/2018

CAVITÉS SOUTERRAINES : QUELS RISQUES POUR QUELS PROJETS ? (1RE PARTIE)


On estime qu’il existe en France métropolitaine quelque 500 000 cavités souterraines. 180 000 d’entre elles sont identifiées. Qu’elles soient d’origine naturelle ou créées par l’homme, elles
peuvent être la cause de désordres en surface, tels des effondrements de routes, d’ouvrages d’art ou de bâtiments, voire de drames humains.

L’histoire et l’expérience montrent que la connaissance est un réel préalable à toute mesure de prévention, pour surveiller ou traiter les carrières les plus dangereuses ou parce que le danger potentiel peut provenir d’une cavité inconnue. Dès lors, tout projet d’aménagement dans une zone constructible potentiellement sous-cavée doit faire l’objet d’études de sol avec des méthodes géo-
techniques et géophysiques. Il est ainsi fréquent que des travaux de sécurisation s’imposent pour
combler ou conforter ces vides, avec des incidences financières qui peuvent conduire à renoncer au projet. Les maîtres d’ouvrage qui s’aventurent à décliner dans leurs cotations premières le devis d’une opération antérieure s’exposent à des déconvenues. Chaque cavité est un cas unique qui exige une appréhension spécifique, tant varient leur nature, leur profondeur, le nombre d’étages, leur emprise en soussol, la stabilité, les dégradations, l’exposition aux risques et les enjeux en surface : route, immeuble de grande hauteur ou jardin public…
Ni les études de sol, ni la nature et l’ampleur des travaux éventuels ne sont reproductibles, même
d’une parcelle voisine à l’autre. En revanche, à l’exclusion des zones clairement identifiées comme non constructibles, si les cavités sont connues, le traitement des risques identifiés est aujourd’hui presque toujours techniquement gérable… si le projet peut en supporter le coût ! Invisibles par nature, les travaux effectués dans le sous-sol depuis des engins en surface échappent le plus souvent à la compréhension du grand public. Mêlant plongées souterraines et travaux en surface, de la dissolution de gypse aux carrières parisiennes en passant par les catiches lilloises ou les travaux spécifiques
sous les voies ferrées, notre dossier en deux parties propose un tour d’horizon des acteurs chargés
de prévenir ces risques, en fonction des projets et des solutions.