Denis Montagne, responsable des carrières de la ville de Laon, un brin provocateur, pose ainsi la problématique de la gestion du risque cavités : « suivant la définition fondamentale et aboutie du risque : Enjeux/Aléas = Risques, prioriser l’une de ses composantes ou modifier la place qu’il occupe dans cette équation change toute sa perception et, conjointement, toute la recherche de solutions ou d’actions à venir pour la “mitigation” du risque. »
« Cycliquement, d’autres activités que celles liées à l’extraction première de matériaux de construction ont bénéficié de certaines caractéristiques propres aux espaces vides souterrains, en sus de la notion de refuge. Ainsi, par exemple, nombre d’anciennes carrières ont eu une deuxième vie sur plus de 150 ans, grâce notamment aux champignonnistes qui s’y sont réinstallés et y ont développé de l’activité économique, en recyclant les déchets de taille des anciens carriers tout en veillant à la stabilité des lieux. De nos jours, des structures réfléchissent à d’autres utilisations opportunistes du monde souterrain : on y installe des data center, on envisage la réhabilitation de logements troglodytiques, et l’on pense naturellement y stocker des matériaux et des produits transformés divers, et maintenant de la chaleur ! Le champ des possibles est ouvert et reste à écrire, avec aussi, et surtout, le monde de la géotechnique. Ces aléas d’hier pouvant alors devenir pour partie des enjeux de demain », analyse Denis Montagne.
Dans cette deuxième partie de notre dossier consacré aux cavités, nous mettons en perspective des chantiers où la dimension patrimoniale impacte les partis techniques retenus, ou, au contraire, ceux qui doivent donner la priorité aux besoins de sécurité immédiate.