L’eau souterraine représente les deux tiers de l’eau potable
consommée en France. Les forages et les puits, en amont des systèmes de production d’eau potable sont donc des composants stratégiques des collectivités qui représentent des investissements significatifs. Il convient donc de les contrôler périodiquement pour s’assurer de leur bon fonctionnement et garantir leur pérennité d’une part, et pour protéger la ressource d’autre part.
En effet, la protection des nappes souterraines dépend de l’intégrité des tubages qui composent l’ouvrage et de la cimentation annulaire qui assure son étanchéité. Il est donc indispensable de contrôler cette étanchéité et de diagnostiquer, le cas échéant, les travaux à réaliser pour prévenir les risques de pollution des eaux souterraines.
La productivité hydraulique de l’ouvrage et la consommation d’énergie du système de pompage dépendent de l’état des parties crépinées et de la propreté de l’ouvrage. Le contrôle du débit et du rabattement correspondant permet de vérifier que le forage fonctionne correctement.
Mais les forages et les puits sont par nature invisibles, et les collectivités accordent trop peu d’importance à leur suivi et à leur entretien malgré les prescriptions légales qui leurs sont appliquées.
L’arrêté du 11 septembre 2003 fixe les prescriptions générales applicables aux forages. Trop souvent
ignoré par les maîtres d’ouvrages, il spécifie que :
« Les forages, puits, ouvrages souterrains et les ouvrages connexes à ces derniers, utilisés pour effectuer la surveillance des eaux souterraines ou un prélèvement dans ces eaux, sont régulièrement entretenus de manière à garantir la protection de la ressource en eau souterraine, notamment vis-à-vis
du risque de pollution par les eaux de surface et du mélange des eaux issues de différents systèmes
aquifères, et à éviter tout gaspillage d’eau.
Les forages, puits, ouvrages souterrains utilisés pour la surveillance ou le prélèvement d’eau situés dans les périmètres de protection des captages d’eau destinée à l’alimentation humaine et ceux qui
interceptent plusieurs aquifères superposés, doivent faire l’objet d’une inspection périodique, au minimum tous les dix ans, en vue de vérifier l’étanchéité de l’installation concernée et l’absence de communication entre les eaux prélevées ou surveillées et les eaux de surface ou celles d’autres formations aquifères interceptées par l’ouvrage. Cette inspection porte en particulier sur l’état et la corrosion des matériaux tubulaires (cuvelages, tubages...). Le déclarant adresse au préfet, dans les trois mois suivant l’inspection, le compte rendu de cette inspection ».
Cette réglementation concerne l’ensemble des forages pour l’eau potable, ainsi qu’un grand nombre
de forages industriel et de forages pour l’irrigation.
Le contrôle de l’état d’un forage ou d’un puits nécessite d’arrêter l’ouvrage et de remonter la pompe immergée. Lorsque l’ouvrage est libre, le contrôle démarre systématiquement par une inspection vidéo.
Il est éventuellement complété par :
Sur la base du résultat de ces mesures, l’entreprise est à même de diagnostiquer les traitements
adéquats.
Le plus souvent, les problèmes diagnostiqués proviennent des effets normaux du vieillissement des ouvrages : corrosion, dépôts, comblement. Ils nécessitent des opérations d’entretien courant tels
que le brossage, le curage air-lift, les traitements chimiques...
Faits à temps, ces entretiens préviennent des problèmes plus importants tels que collapse, perforation,
venues de sables... qui nécessitent des travaux lourds tels que rechemisage ou sur forage, voire le
remplacement du forage.
Ces opérations d’entretien permettent aussi de maintenir la productivité de l’ouvrage à son meilleur niveau et, en limitant les pertes de charge, de minimiser la consommation de l’énergie nécessaire au pompage. La norme NF X10-999 sur les forages d’eau contient les règles de l’art concernant la réalisation et le bon entretien d’un forage.
Syndicat national des entrepreneurs
de puits et de forages pour
l’eau et la géothermie (SFEG)