LES TRAVAUX DE GÉOTHERMIE AUX LILAS BATTENT LEUR PLEIN - <p><strong>Copyright : DR</strong></p>
17/10/2024

LES TRAVAUX DE GÉOTHERMIE AUX LILAS BATTENT LEUR PLEIN


Les communes des Lilas, Pantin et Le Pré Saint-Gervais portent ensemble, un projet de géothermie, une énergie à la fois renouvelable, « propre » et écologique par excellence dont la production est prévue d’ici 2025 - 2026.

Démarrés en 2018, ce projet de géothermie, d’un montant de 80 millions d’euros, est accompagné par le Syndicat Inter-communal de la Périphérie de Paris pour les Énergies et les Réseaux de Communication (SIPPEREC)*, qui a déjà mené plusieurs projets similaires, dont celui de Grigny-Viry mis en service en 2017. Il est subventionné à hauteur d’environ 1/3 par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) et la Région Île-de-France.

Les études de faisabilité menées depuis 3 ans ont permis de quantifier les besoins à environ 193 GWh par an pour les 3 villes. Elles ont également conduit à décider de créer une seule centrale géothermique pour produire la chaleur nécessaire aux trois villes, et de l’implanter aux Lilas, l’emplacement le plus favorable par rapport au Dogger**.

La centrale est donc dimensionnée pour alimenter les 3 villes. C’est pourquoi elle comporte quatre puits de forage : deux puits de production qui vont chercher l’eau du Dogger à 1700 m de profondeur et deux puits de réinjection qui la renvoie refroidie dans le Dogger. Les puits sont forés en diagonale et non à la verticale. En effet, pour que l’eau réinjectée ne refroidisse pas le réservoir d’eau souterraine, les points de prélèvement et de réinjection doivent se trouver à 1 km minimum l’un de l’autre.

La température de l’eau puisée aux Lilas sera de 57°. Une température suffisante pour assurer la production de chauffage et d’eau chaude sanitaire, sauf par période de grand froid, en décembre et janvier, où une chaudière d’appoint restera nécessaire.

Pour mener l’eau de la centrale jusqu’aux logements, un réseau de canalisations calorifugées de 21 km, dont environ 6 km aux Lilas, a été installé.

Si la technique est aujourd’hui maîtrisée et répandue en France où existent environ une centaine d’opérations de géothermie, réaliser des forages aussi profondément dans le sous-sol n’en reste pas moins une prouesse technique.

Unigéo – société publique locale créée en février 2022 par le SIPPEREC – a souhaité un chantier exemplaire et bas carbone en utilisant une machine de forage 100 % électrique raccordée au réseau public de distribution d’électricité exploité par Enedis. Ainsi, la machine remédie aux contraintes sonores en éliminant les bruits émis par les groupes électrogènes mais surtout, le branchement électrique permet d’économiser plusieurs milliers de litres de fuel et évite ainsi le rejet d’émissions nocives pour l’environnement.  

 

*SIPPEREC, 1er acteur public pour le développement des énergies renouvelables en Ile-de-France. **Entre 1500 et 2000 m sous la surface de l’Ile-de-France, en particulier dans l’Est parisien, se trouve le Dogger. C’est un « aquifère », c’est-à-dire une couche géologique, calcaire en l’occurrence, qui renferme de l’eau que l’on peut extraire. Très chargée en minéraux, cette eau est non potable et très corrosive. Sa température varie de 55 à 85° selon les endroits.