Le nouvel axe ouest-est du tramway de Nice a pour projet
de relier l’aéroport de la ville au port, situé à l’est du centreville,
en 26 minutes. C’est au total 11,3 km de ligne qui sont
attendus fin 2017 avec la création de 20 stations à proximité
de la promenade des Anglais. Un chantier d’envergure sur
lequel intervient Ginger CEBTP.
Le chantier a démarré en juin dernier avec une intense campagne de reconnaissance géotechnique
et de caractérisation des sols au niveau de la section qui passera sous le centre-ville. Cette tranche d’une distance de 3,2 km menée par le groupement Thaumasia a nécessité une vaste campagne d’investigations géotechniques réalisée par le CEBTP.
En effet, le contexte géologique de l’agglomération niçoise présente bien des contraintes :
- Un environnement urbain déjà très chargé en pleine période estivale pouvant parfois entraver l’implantation des machines de sondage. Il est donc essentiel d’utiliser une signalisation claire et un
balisage précis pour rendre la circulation confortable pour les piétons, cyclistes et véhicules,
- Une densité de réseaux qui nécessite une extrême vigilance lors de la réalisation des sondages afin
d’éviter tout percement,
- Une coactivité avec les travaux préparatoires de libération des emprises au droit des futures stations
(dévoiement de réseaux, dépose du mobilier urbain, abattage...).
Cette campagne complémentaire à celle déjà réalisée par le CEBTP entre 2011/2012, a pour objectif d’affiner les modèles géotechniques et surtout hydrogéologiques. Elle permettra également une analyse plus fine du risque de liquéfaction de sol.
En effet, la ville de Nice et ses alentours font partie des zones sismiques les plus marquées de France. C’est pourquoi une étude approfondie du sous-sol de la ville s’est avérée
nécessaire.
Le contexte géologique de la ville de Nice est globalement homogène avec une présence marquée
de sables, d’argiles et de limons.
C’est donc en tout 7 ateliers de sondages qui ont travaillé quotidiennement pendant l’été jusqu’à des profondeurs de 55 m. Le caractère technique de ce projet nécessite de faire appel à tous types de sondage qui se répartissent au total sur 130 points. Selon la nature du sondage, celui-ci est établi pour une durée allant d’une semaine à trois semaines pour les plus complexes.
Tout d’abord avec la réalisation de prestations de mesures passant notamment par l’implantation d’une centaine de piézomètres afin de pouvoir suivre mensuellement l’influence du tunnelier sur la pression des eaux souterraines. Il a également été procédé à une trentaine d’essais SPT (Standard Penetration Test) pour le relevé de données en valeurs dynamiques et à une trentaine d’essais CPT (Cone Penetration Test) pour l’acquisition de valeurs statiques. Ce dernier permet en plus de mesurer la pression interstitielle de l’eau dans les sols.
A côté de ces mesures in situ s’est déroulée une campagne de sondages carottés avec l’extraction de carottes prélevées parfois à une profondeur de 55 m. Ces échantillons ont ensuite été conduits dans
les laboratoires CEBTP pour l’analyse détaillée de la composition des sols et l’évaluation des caractéristiques hydrosismiques.
C’est ainsi que de nombreux essais ont été réalisés :
- Identification GPR
- Essais triaxiaux
- Essai de dissipation
- Essai de perméabilité à tube ouvert
Enfin une phase de prestation géophysique a permis de compléter la caractérisation par l’utilisation
de micro-moulinet et méthode diagraphique.
La phase d’investigation s’est achevée en octobre dernier avant de laisser la place au début des travaux d’aménagement des stations enterrées, basées sur les premiers résultats établis au début
du mois d’août. D’autres résultats d’analyses sont attendus dans les semaines à venir.
Les travaux de construction ont d’ores et déjà débuté avec le commencement de la réalisation des parois moulées et des terrassements qui auront pour objectif de recevoir le tunnelier. Ce dernier
entamera le percement à partir du printemps 2016.
D’un point de vue matériel, le CEBTP s’est doté de machines de sondages nouvelle génération permettant l’amélioration du rendement journalier en mètre de sondage mais surtout entièrement sécurisées avec notamment des cages de protection de la tige automatisées. Une de ces machines
fut envoyée sur le chantier du tramway de Nice.