01/11/2016

LE « 41 » À VANVES : UN CHANTIER EXEMPLAIRE DE MICROPIEUX


Emprise limitée et milieu agressif, le chantier de fondations spéciales de deux immeubles d’habitation au 41 boulevard du Lycée, à Vanves (Hauts-de-Seine), est caractéristique des nouveaux milieux d’interventions des foreurs en région parisienne. Un chantier exécuté dans les règles de l’art par CAPSOL, avec les conseils de LAFARGEHOLCIM.

Le programme en construction au 41 boulevard du Lycée, à Vanves, est représentatif des programmes
d’habitation dans toutes les villes où le foncier est rare.
Les promoteurs immobiliers se voient souvent contraints de développer leur projet sur des emprises de plus en plus réduites, après démolition du bâti existant. En l’occurrence, le terrain ne laisse à disposition qu’à peine 700 m2. Une surface suffisante à Sofaprom, le maître d’ouvrage, et Cube Architectes, son maître d’oeuvre conception, pour implanter deux immeubles R + 7, hébergeant 35 appartements, studios et 5 pièces duplex en étages élevés.
Enclavée entre pavillons et immeubles existants, bordée par le boulevard du Lycée et l’avenue du
Général-de-Gaulle, l’enceinte offre un espace difficile d’accès et limité pour l’évolution des machines et le stockage des matériaux. Le sous-sol n’est guère plus propice.

 

UN SOUS-SOL TYPIQUEMENT PARISIEN

 

« Typique de la région parisienne, le sous-sol à dominante marno-calcaire est de mauvaise qualité.
C’est d’ailleurs ce qui justifie notre intervention en fondations spéciales », explique Pascal Granieri,
P-DG de l’entreprise de forage Capsol.
« En tête, on rencontre un terrain limoneux, puis une majorité de marne, et enfin du calcaire. Bref, il
faut forer en profondeur pour trouver des roches qui accrochent », ajoute-t-il.
C’est la technique d’injection de coulis de ciment qui a été choisie pour consolider les terrains.

Plus précisément, la charge des immeubles à venir sera fondée sur 68 micropieux se répartissant entre l’immeuble A (34 micropieux), l’immeuble B (30 micropieux), auxquels s’ajoutent 4 micropieux pour la grue à tour utilisée le temps du chantier. Les descentes de charges s’échelonnent de 40
à 62 tonnes. Pour les reprendre, l’entreprise a réalisé des micropieux d’une longueur de 15,50 mètres pour un diamètre de 200 milli-mètres, équipés de tubes métalliques de 89 millimètres de diamètre pour une épaisseur 12 millimètres.
« Nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières lors des forages en eux-mêmes. Il est vrai que nous avons une foreuse Casagrande C5 XP de dernière génération qui a une bonne vitesse de rotation, 600 tr/min. C’est important dans les marno-calcaires. Le seul facteur qui a ralenti notre travail, c’est l’incapacité du terrain trop exigu à absorber les eaux de forage. Nous avions, de ce fait, des difficultés de circulation sur le chantier. Il nous a souvent fallu attendre que les boues soient évacuées par l’entreprise de gros oeuvre », indique Pascal Granieri, dont l’intervention de quatre semaines s’est achevée le 29 septembre 2016.

 

« SE PRÉMUNIR CONTRE LES ATTAQUES CHIMIQUES »


Afin d’assurer la qualité de son travail sur la durée, Capsol a pris l’option d’un ciment de liaison PM-ES (Prise Mer – Eaux Sulfatées). « Les terrains parisiens sont réputés comme étant des milieux agressifs. En présence d’eau, le calcaire peut devenir “abrasif” et affecter les micropieux. Parallèlement, le terrain accueillait naguère un garage. Je n’ai pas voulu prendre de risques et j’ai suivi les conseils de mon contact chez Lafarge Holcim », indique le PDG de l’entreprise. « L’Injektis® est notre ciment dédié pour les fondations spéciales et les injections. Sa principale caractéristique est de présenter une excellente résistance aux attaques sulfuriques, aux acides et aux chlorures marins. Il est fabriqué pour procurer un très bon malaxage du coulis, présenter une très grande fluidité d’écoulement et de pompabilité, ce qui facilite la mise en oeuvre tout en assurant un remplissage homogène », poursuit Ahmed Kedjam, responsable de secteur pour LafargeHolcim.
Côté caractéristiques, l’Injektis® est un ciment CEM II qui atteint des résistances moyennes respectives de 5, 15 et 57 MPa à 1 jour, 2 jours et 28 jours. Son début de prise commence 3 heures après injection et sa masse volumique est de 3 g/cm³.

 

40 TONNES DE CIMENT CONDITIONNÉES EN SACS DE 25 KILOS

 

« Pour l’ensemble du chantier, nous avons utilisé une quarantaine de tonnes de ciment en suivant les préconisations du fabricant d’un mélange à 1 200 kg/m³ d’eau », indique Pascal Granieri qui apprécie particulièrement le conditionnement en sac de 25 kilos. « C’est moi qui alimente la centrale à ciment. Je peux vous dire que la différence est sensible avec les sacs de 35 kilos, surtout en fin de journée ! Je ne regrette pas du tout le léger surcoût, mais plutôt que les distributeurs de la marque n’en proposent pas systématiquement sur l’ensemble du territoire », dit le spécialiste, dont l’entreprise basée à Toulouse intervient de Strasbourg à Brest, et de Lille à Nice.
Sa fidélité à LafargeHolcim tient au fait qu’il dispose des mêmes conditions de paiement et de la même qualité de service partout en France. Pour son chantier parisien, il a pu se faire livrer en quantité limitée afin de ne pas trop encombrer l’espace restreint. « À Paris, nous utilisons des porteurs de 15 tonnes qui accèdent aux chantiers les plus difficiles à desservir. De plus, nous pouvons alimenter les travaux progressivement en effectuant les livraisons par 6 palettes de 1,4 tonne », précise Ahmed
Kedjam.

 

Philippe Morelli