Les cahiers des charges particuliers permettent le développement de nouvelles techniques de travaux spéciaux non couverts par les normes de calcul et d’exécution actuelles. Ils peuvent concerner ainsi, de façon non exhaustive, des techniques innovantes de fondations profondes, de tirants d’ancrage, de soutènement, mais aussi d’amélioration des sols (inclusions rigides sans matelas, etc.). Explications avec Julien Habert, responsable du groupe Ouvrages géotechniques-Sols-Déchets au Cerema.
Cette procédure est introduite par la norme NF P94-262, traitant de la justification des fondations
profondes.
Pour les fondations profondes, cette possibilité se justifie par ailleurs par le lien indissociable entre
les techniques d’exécution des pieux et la prévision de leur capacité portante : la norme NF P94-262 se borne à traiter les procédés connus et pratiqués par un nombre suffisant d’entreprises et répertoriés dans la base de données d’essais de chargement de l’Ifsttar.
« Conséquemment, elle ne peut pas couvrir de façon exhaustive les procédés propres à certaines entreprises, et a fortiori, les procédés en cours de développement », explique Julien Habert, responsable du groupe Ouvrages géotechniques-Sols-Déchets au Cerema.
En 2017, une commission dédiée à l’évaluation des procédés géotechniques (EPG) a été mise en place afin de formaliser le cadre technique d’instruction de ces cahiers des charges et d’uniformiser les pratiques d’instruction. Cette commission comprend les différents acteurs de la profession : les ingénieries géotechniques et les maîtres d’oeuvre, les bureaux de contrôle, les syndicats professionnels, des experts en assurance ou judiciaires, ainsi que des assureurs. La commission apporte ses retours d’expérience, fournit un avis sur la légitimité de tel procédé à faire l’objet d’une EPG, et contribue également à l’élaboration du référentiel fixant les règles générales pour l’obtention d’une EPG.
Les avis émis dans ce cadre permettent d’attester du niveau de fiabilité identique à celui requis pour les techniques courantes. Ils sont généralement émis pour une durée de validité de 3 ans. Ils peuvent être renouvelés à l’identique en absence de retour d’expérience négatif et de sinistralité.
« À l’heure actuelle, 12 procédés ont fait l’objet d’un passage d’une instruction par l’Ifsttar et le Cerema, et d’un passage devant la commission », souligne Julien Habert.
Les avis correspondants sont mis en ligne sur le site « Piles » du Cerema : (http://www.piles.setra.developpement-durable.gouv.fr/geotechnique-r539.html).
Aude Moutarlier, en collaboration avec
Julien Habert, responsable du groupe Ouvrages
géotechniques-Sols-Déchets, direction territoriale Nord-Picardie au Cerema.