Témoignage de Benoît DELTRIEU, directeur de Géofondation (3 agences en Nouvelle-Aquitaine), BET de Géotechnique de 10 personnes.
Comment vivez-vous la situation actuelle ?
Nous connaissons une légère diminution du marché depuis septembre 2019, nous avions donc déjà envisagé de réduire la voilure. Nous n’avions pas l’intention de renouveler certains contrats. À l’annonce du gouvernement, nous avons donc pu diminuer l’effectif. Nous n’avons en fait jamais fermé. En mars et avril, nous avons donc conservé 2 équipes de production sur 3 en fonctionnement. Mais tous les sites industriels étaient fermés ou ont reporté leur chantier dans la précipitation. Nous avions subi une diminution drastique des commandes. De 15 devis par jour, nous sommes passés à moins de 5. Tous les loueurs de matériels et toutes les grosses boîtes ont été fermés durant cette 1re période de confinement. Nous n’avions aucune visibilité et il était important de conserver une marge de manœuvre.
Avez-vous pu mettre les mesures sanitaires en place ?
Dès mi-mars, nous avons mis tous les moyens en œuvre pour protéger les salariés en respectant les gestes barrière. Nous avons arrêté l’intérim, le covoiturage, les hôtels et les voyages. Les salariés ont dû adapter leur travail pour respecter les distances de sécurité. Chacun fait des tâches différentes. Ils ont changé leurs habitudes et leur manière de faire. Depuis, le Guide OPPBTP a été adopté.
Comment voyez-vous la reprise ?
100 % des salariés pensent que la reprise va être très forte et qu’il faut se préparer dès maintenant. Moi, j’étais plus dubitatif et je le reste encore, car la crise qui arrive aux États-Unis risque de nous revenir. Force est de constater que l’afflux de commandes depuis le 20 avril me donne tort. En 1 semaine, nous avons rentré 1,5 mois de commandes. J’ai donc réactivé ma production à 100 %. Au 25 avril, mon activité et plan de charge sont équivalents à l’avant-Covid 19. Je vais recruter des chefs sondeurs et ingénieur(e)s également. Le chômage partiel est une bonne idée qui répondait à l’urgence, mais ce qui se profile à l’horizon 2021, c’est quand même l’incertitude si un vaccin n’est pas trouvé. Mes salariés ont été exemplaires, tant sur l’application des mesures d’hygiène prises, que sur leur adaptabilité (télétravail, réunion sur Microsoft Teams…). Je les en remercie, même si ce n’est pas une surprise pour moi, connaissant leur valeur. J’ai des confrères qui ont 100 % de leur équipe qui ont fait appel au droit de retrait. Ils ne peuvent plus travailler. J’espère qu’ils pourront trouver une solution avec leurs salariés. La vision de chacun est très différente face à la mort, mais je pense qu’il fallait maintenir un minimum d’activité. C’est d’ailleurs ce que le gouvernement a encouragé avec l’édition du guide OPPBTP.
Avez-vous eu des difficultés pour trouver des fournisseurs ?
Dès l’annonce du confinement mi-mars, des fournisseurs ont fermé sans préavis et sans prévenir. Je ne suis pas d’accord ; nous ne pouvons pas fonctionner ainsi. Qu’il y ait des problèmes d’acheminement, OK, mais je ne ferme pas du jour au lendemain sans prévenir et sans proposer de solutions de secours. Ce n’est pas possible. Nous avons travaillé ensemble dans le passé et nous sommes clients Eurofor. Technidrill a été le seul à se montrer réactif et à rester ouvert.
La conclusion de tout cela ?
Technidrill et Eurofor ont toujours assuré leur suivi client. Nous savons sur qui nous pouvons compter, à présent.