Le DTU 13.2-Fondations profondes datait de 1992. Sa révision a été décidée suite à la mise en application des normes
européennes, et particulièrement de la parution de la norme d’application NF P94-262. Les modifications sont lourdes,
en grande partie liées à l’évolution (en plus de 20 ans) du champ d’application des normes, et de celle des attentes
des DTU, d’une manière générale. Explications.
Dans un premier temps, on notera le changement de référencement de l’Afnor : il ne faudra plus parler de la norme NF P 11-212 mais de la norme NF P94-253.
Dans un second temps, il faudra noter l’apparition d’une 3e partie, puisque la partie 1 éclate en deux parties : d’une part un « Cahier des clauses techniques types » (partie 1.1) et, d’autre part, des
« Critères de choix des matériaux » (partie 1.2), lorsque la partie 2, « Cahier des clauses spéciales » garde son sommaire.
Du point de vue des contenus, il n’y a plus aucune spécification relative au dimensionnement des fondations profondes. Désormais, il faut s’appuyer uniquement sur la norme NF P 94-262-Fondations profondes, laquelle renvoie aux Eurocodes 7 (pour la géotechnique), 2 et 3 pour les justifications structurales (respectivement du béton armé et de l’acier).
LE DTU 13.2 RECENTRÉ SUR L’EXÉCUTION DES FONDATIONS PROFONDES
Ce n’est pas sous la forme d’un texte autoporteur qu’il eût fallu réviser à chaque modification des normes européennes, mais d’explications et de compléments des spécifications des normes
d’exécution : NF EN 1536 (pieux forés), NF EN 12699 (pieux avec refoulement du sol) et NF EN 14199 (micropieux).
Le domaine d’application a été revu, tant vis-à-vis de la version de 1992 que de l’annexe A de la NF P94-262, pour se focaliser sur les seules fondations profondes (dont, par exemple, les colonnes ballastées ne font pas partie) d’utilisation courante et actuelle sur les ouvrages de bâtiments : adieu donc les micropieux type 1 (ancien chapitre 7.1) ou les pieux picots (ancien chapitre 9), et bienvenue aux pieux vissés moulés (bien mieux développés que dans l’ancien chapitre 4.5) ou aux tarières creuses double rotation…
Nous espérons que les schémas qui illustrent désormais les différents procédés rendront le texte plus explicite.
La partie 1.2 sur les matériaux, justifiée pour beaucoup d’autres DTU, semblera assez maigre dans ce DTU 13.2. Elle ne comporte pas de nouveauté pour ceux qui pratiquaient déjà la version de 1992 mais des normes européennes NF EN 206, NF EN 1992 et NF EN 1993.
La partie 2, le « Cahier des clauses spéciales », reste dans la continuité de la version de 1992.
Les termes se sont parfois modernisés ; l’expérience a enrichi certains paragraphes, et les normes NF P 94-500 et NF P03-001 sont passées par là. Cette révision a été le fruit d’une coopération entre BN TEC et BN TRA, ce dernier assurant via la CN JOG la maîtrise d’oeuvre de ce travail entamé il y a 5 ans. Avec tout travail de normalisation et malgré le passage par une enquête publique, il est probable que vous aurez des questions, des remarques ou des desiderata de compléments : n’hésitez pas à adresser vos messages à l’une ou l’autre de ces instances, sans nécessairement attendre l’échéance de 5 ans habituelle pour des demandes de révision. Bonne utilisation de ce texte de référence.
Jean-Paul Volcke