Tout a commencé à Poitiers il y a 30 ans, avec une vingtaine d’exposants. Puis le Salon s’est déplacé en France,
passant de Beaune, à Marseille, puis à Lyon. Et à chaque fois qu’il bougeait, il évoluait, progressait, comptait
davantage d’exposants, de visiteurs, devenait de plus en plus professionnel, mais avec toujours la même énergie
de la part de son créateur, Dominique Rousseau. Aujourd’hui, pour sa 15e édition, ce Salon affi che près de
200 exposants et attend plus de 3 000 visiteurs.
30 ans ! Nous ne pouvions pas passer à côté d’un tel événement. Alors nous avons décidé d’aller à la rencontre des pionniers du Salon, de ceux qui ont cru au pari peut-être un peu fou de Dominique Rousseau, le fondateur et créateur
du Salon. Nul besoin de le présenter, car dans la profession il est connu « comme le loup blanc » !
« LE SALON SOLSCOPE EST DEVENU AU FIL DES ANS L’EXPOSITION INCONTOURNABLE DE LA GÉOTECHNIQUE » (CATHERINE JACQUARD, DIRECTRICE TECHNIQUE DU GROUPE FONDASOL)
Il y a 30 ans, je participais à la première édition du Salon Solscope.
J’étais alors jeune ingénieure, spécialiste en géotechnique à la direction technique de Bureau Veritas. J’ai participé à ce Salon en y faisant une présentation : c’était mon tout premier Salon en tant qu’oratrice, et j’étais très impressionnée de monter à cette tribune prestigieuse ! C’était à Poitiers, et le sujet que j’abordaiconcernait la réinjection dans la nappe des eaux pompées.
Nous n’étions pas nombreux au début, mais au fi l des années, le Salon a pris de l’ampleur. Ce que j’apprécie tout particulièrement, c’est la place importante accordée aux exposants. Si je devais qualifi er le Salon Solscope en trois mots, je dirais : «Rencontres », car c’est un événement au cours duquel la profession échange ; « Actualités », car les thèmes des conférences sont choisis en fonction des sujets du moment ; et «Exposition », car c’est vraiment le Salon d’exposition des matériels de forage et d’essais géotechniques, des outils de calcul, etc. Tout le monde vient pour cela, davantage que pour
les conférences, je pense.
Vous me demandiez tout à l’heure quelles sont selon moi les prochaines révolutions que l'on doit s'attendre à voir sur le secteur ? L’IA* va être au coeur des prochaines innovations, l’automatisation, les outils décarbonés, les modes de construction (de fondation) ; le bas carbone aussi. Ce sont là des sujets de recherche et de développement appliqués à nos métiers.
Enfin, je souhaitais partager avec vous une petite anecdote de dernière minute, qui prouve toute l’importance de ce Salon. Il y a quelques jours, je participais à une réunion parmi d’autres géotechniciens. Un expert judiciaire, présent dans l’assemblée, a proposé pour une prochaine réunion une date qui tombait sur l’une des deux du prochain Salon, et tout le monde à l’unanimité s’est exclamé : « Non ! Pas cette date, il y a Solscope ! »
*IA : Intelligence Artificielle.
« VISIONNAIRE, DOMINIQUE ROUSSEAU A SU NOUS OFFRIR UN SALON CORRESPONDANT À NOS BESOINS » (FRANÇOIS MAYEUX, ANCIEN PRÉSIDENT USG)
Le Salon Solscope est indéniablement le lieu où toute la profession géotechnique est réunie – fournisseurs, sondeurs, ingénierie, partenaires, etc. L’esprit du Salon Solscope est très bon depuis le début, on y retrouve celui de la géotechnique et de son union l’USG*. Il est très important que cela perdure sans être dilué avec le temps.
Mis à part le tout début je crois, je n’ai depuis manqué aucun rendez-vous. Nous avons à Solscope des interlocuteurs à portée, détendus et disponibles pour échanger. Par là même, les informations ou les idées sont plus riches et plus précises qu’au quotidien.
Depuis ces dernières années, le Salon s’est élargi à d’autres domaines liés à notre profession. Certains de ces métiers sont complémentaires à la géotechnique, et même s’ils sont parfois différents de celui du géotechnicien, Solscope permet de parler de nos points communs, de développer des partenariats, de favoriser l’évolution technologique. Le grand avantage de ce Salon est de réunir de tels savoir-faire.
Enfin, Dominique Rousseau est quelqu’un d’exceptionnel, qui a su, de main de maître, nous offrir un Salon qui correspond vraiment à un besoin pour la profession géotechnique au sens large. Nous ne lui en serons jamais assez reconnaissants.
*USG (Union syndicale géotechnique).
« POUR MOI, LE SALON RÉUNIT LA CONVIVIALITÉ, LA TECHNICITÉ ET LA DIVERSITÉ » (JACQUES ROBERT, ANCIEN PRÉSIDENT USG)
Ma mémoire me faisant défaut, j’ai retrouvé dans mes agendasconservés, celui de 2001 pour être précis, trace de ma présence les 20 et 21 juin à Poitiers. Il s’agissait de la 4e édition du Salon Solscope. Avant cette année-là, je ne me souviens pas !
Durant toutes ces dernières éditions, le Salon a été plus que bénéfique pour la profession.
Il permet aux géotechniciens, au sens large, et aux fournisseurs de matériels et de logiciels de se
retrouver pour échanger sur l’évolution des techniques, des réglementations, des innovations, et
autres sujets d’actualité. Pour moi, c’est un Salon qui réunit la convivialité, pour sa très bonne ambiance propice aux échanges ; la technicité, pour sa qualité des exposants et des exposés ; et la diversité, pour la présence de participants d’origines très variées.
Ce Salon permet de rencontrer toutes les professions en rapport avec la géotechnique, le nombre croissant de parrains justifiant cette diversité. Le nombre important d’exposants permet de faire un point complet sur les nouveaux matériels de sondages, d’instrumentation, sur l’évolution des procédés géotechniques et les innovations.
Une édition qui m’a le plus marqué ? L’édition de Beaune, avec une intronisation viticole ! Plus sérieusement, sans pouvoir mettre une date, l’édition du premier Trophée de l’innovation et celle du
premier forum des exposants.
Et pour les années à venir, en géotechnique, je crois davantage en une lente évolution qu’en une révolution. La transition numérique est enclenchée, et la nécessité d’un développement durable face au changement climatique va fortement influencer les choix des techniques lors de la conception des prochains projets géotechniques.
Enfin, et là je m’adresse aux organisateurs : je pense qu’il faut vraiment bien maintenir le forum des exposants avec un programme d’interventions bien défini, car il permet à ces derniers de présenter
leurs dernières « innovations » et aux participants d’accroître leurs connaissances.
« INDISPENSABLE », « PERTINENT », « CONVIVIAL », « ENRICHISSANT »… CES ADJECTIFS QUI QUALIFIENT BIEN LE SALON SOLSCOPE ! (VINCENT MELACCA)
Ma première édition sur le Salon Solscope ? Je pense que c’était en2001, et cette date est importante pour moi. En effet, j’ai découvert que Dominique Rousseau était le fils de Jean Rousseau, fondateur
de Soletco, avec qui, plusieurs années auparavant, j’avais, en tant que juriste urbaniste, partagé les premières études préparatoires au plan d’exposition aux risques naturels de Poitiers – mouvements de
sols, falaises du Clain, cavités, etc. – au cours desquelles nos investigations se sont perdues... eu égard à la complexité du contexte, y compris politique ! Vous l’aurez compris, le Salon Solscope a
une connotation toute particulière pour moi. En associant judicieusement état de la science, technique,
matériels, etc., Dominique a fait se rencontrer les différents intervenants à l'acte de construire, que ce soit en bâtiment ou génie civil. Partenaires et concurrents confrontaient leurs pratiques, pour le plus grand intérêt de la maîtrise du risque ! Ce qui, pour l'assureur SMABTP que je représentais, était essentiel, notamment pour sensibiliser la maîtrise d'ouvrage.
L’édition suivante de 2003 était tout aussi importante, car le colloque de cette deuxième édition était consacré aux travaux sur la norme NF94500, permettant de faire connaître et partager les travaux
conduits avec l’USG. La SMABTP, assureur de nombreux géotechniciens, avait engagé un partenariat riche et constructif avec l’USG.
Aujourd’hui à la retraite, je suis toujours régulièrement l’actualité professionnelle et je pense que les problèmes liés à l’aggravation des risques climatiques (eau et sécheresse) tant dans le domaine de
la maison individuelle, avec le retrait gonflement des argiles (prévention et réparation), que dans le génie civil seront sans nul doute au coeur de l’activité de ces prochaines années.
« LE SALON SOLSCOPE EST LE DERNIER SALON QU’ON NE FERAIT PAS ! »
(JEAN-PIERRE ARSONNET, P-DG D’APAGÉO)
Vous rappelez-vous votre première participation au Salon Solscope ?
Ma première participation, c’était en 1995 au hall du palais des congrès du Futuroscope, trois ans après le lancement du Salon Solscope, mais mon père était présent pour la première édition, en 1992. Je me rappelle bien cette deuxième édition. Nous n’étions pas nombreux ; de mémoire, nous n’étions que 17 exposants. C’était un microcosme, presque une réunion de famille ! Tout le monde se connaissait Le Salon Solscope fête cette année ses 30 ans.
Selon vous, quel a été l'apport de ce Salon pour la profession ?
Dominique Rousseau a eu l’énorme courage de fédérer autour de la profession les fabricants, les constructeurs de matériels et ceux qui les utilisent, les opérateurs, les géotechniciens de mutualiser des réflexions sur la profession, faire se rencontrer les gens : tout son mérite est là ! C’est un grand fédérateur, Dominique ! Avant, il n’y avait rien ; c’était l’âge de pierre ! C’était une profession qui était dix fois plus petite qu’elle ne l’est aujourd’hui en nombre de représentants. Il y a 30 ans, nous étions peu d’acteurs dans la partie matériels ; les bureaux d’études étaient souvent régionaux, à part quelques-uns, rares, qui avaient un positionnement national. Et quand on dit « national »,
cela n’a rien à voir avec ce que l’on fait aujourd’hui : avant il y avait des agences est, nord, sud et ouest, et l’on disait que l’on avait un « rayonnement national ».
Avez-vous le souvenir d'une édition vous ayant particulièrement marqué ?
Mon premier souvenir, je m’en souvienstrès bien : c’était le Solscope de 1995, à Poitiers. J’étais un jeune opérateur. Commercial, je m’occupais de développer les activités de Geomatech.
J’avais 28 ans, j’étais le fils de Gérard Arsonnet qui avait créé Geomatech, et Apageo était une société concurrente, à l’époque. J’avais rejoint Geomatech pour le développement commercial des produits de Geomatech de notre société, et c’est seulement en 2001 que nous nous sommes portés acquéreurs d’Apageo avec mon père. Un concurrent est devenu une société soeur. Aujourd’hui, Geomatech et
Apageo servent les mêmes intérêts.
Quelles sont, selon vous, les qualités principales de ce Salon ?
Qu'est-ce qui en a fait son succès ?
Celles de fédérer et réunir ! C’était la première fois qu’on avait l’occasion d’un Salon professionnel à vues géotechniques. Le mérite de ce Salon a été de réunir les géotechniciens sur des thématiques,
chose qui n’existait pas. Nous n’avions pas d’équivalent à l’époque ; il n’y avait que de grands Salons de BTP, très généralistes. C’était visionnaire d’imaginer qu’un jour cette profession serait beaucoup plus importante qu’elle ne l’était alors, et qu’il fallait qu’elle soit représentée dans le cadre d’un Salon
à thème, à savoir : la géotechnique.
Dominique Rousseau a eu raison et l’immense succès de Solscope, le prouve.
Avec ce Salon, à taille humaine, nous sommes au coeur de nos préoccupations, de nos partenaires. C’est un salon très professionnel. Un acteur du marché géotechnique peut difficilement se priver
d’un carrefour tel que Solscope. Et un constructeur de matériels géotechniques comme Apageo ou Geomatec ne peut pas non plus s’en priver : C’est le dernier Salon qu’on ne ferait pas !
Si vous deviez qualifier le Salon Solscope en deux ou trois mots, lesquels vous viendraient à l'esprit ?
Et pourquoi ?
« Fédérateur » et « professionnel » : voilà deux mots qui se complètent bien et qui qualifient parfaitement Solscope. Pour y avoir toujours participé, j’ai vraiment une grande affection pour ce Salon que je ne raterais sous aucun prétexte. Nous sommes assez fi ers d’être parmi les premiers à avoir toujours répondu présent.
Durant ces 30 dernières années, le Salon a présenté des nouveautés et rapproché les professionnels
du secteur.
Selon vous, quelles vont être les prochaines révolutions que l'on doit s'attendre à voir ?
Je vois 2 évolutions majeures : L’automatisation des process et la production bas carbone et raisonnée. Nos métiers changent à grande vitesse. Nos clients comme nous, sommes passés
d’un métier artisanal, centré sur les hommes et leurs compétences, à un métier qui s’est normé, structuré et industrialisé. L’exigence pousse vers une production plus traçable et répétable.
L’automatisation des process est en marche. Nous avons ainsi adopté tous les bons codes de l’industrie. Chez Apageo, nous proposons déjà des machines de forage, des instruments de mesure et
de production d’essais qui sont de plus en plus autonomes, intelligents ou auto-contrôlé.
La seconde évolution majeure est bien «une révolution, une transition», elle porte sur nos comportements, sur notre manière de produire, de consommer: Comment concevoir, fabriquer et
consommer dans nos métiers de demain ?
Comme continuer de produire un appareil de mesure ou un outil de forage en France et promouvoir les bonnes pratiques ? Comment maintenir un équipement en état de fonctionnement et le plus longtemps possible sans subir les obsolescences programmées ou les changements technologiques ? Nous sommes déjà engagés dans cette transition. C’est l’enjeu et le défi que nous devons relever pour rester en adéquation avec les engagements sociétaux que nous avons pris.
Dominique Rousseau est une personne passionnée, il n’y en a pas beaucoup comme lui, et je pense que son père, qui était un proche de Louis Ménard, devait être comme lui.
Une amélioration pour ce Salon ?
Plutôt une suggestion qu’une amélioration : pour une prochaine édition, peut être aller plus à l’ouest, vers Nantes, par exemple. Mais je sais bien que le choix des villes est sujet à controverse !