« Nous sommes les premiers utilisateurs de nos matériels », rappelle Philippe Moustan, responsable commercial de l’entreprise. De la vente à la location de
ses matériels, avec une offre en LLD sur 4 ans comprenant tous les services d’assistance, l’entreprise continue également de réaliser des prestations depuis plus de 30 ans. Un retour d’expérience immédiat qui lui permet de peaufiner les meilleures solutions matérielles pour la reconnaissance de sols, mais aussi, le contrôle de compactage. Avec le Panda, premier pénétromètre dynamique au
monde à avoir été équipé d’un système d’acquisition, elle a vu juste. Le succès du matériel est toujours au rendez-vous, mais reste le fruit du travail obstiné des équipes pour rester pertinent et convaincant sur un marché de la géotechnique restreint.

LE PANDA N’A PAS TERMINÉ SA RÉVOLUTION
Depuis Riom, dans le Puy-de-Dôme, elle rayonne sur toute la France et même au-delà (Canada, Chili, Chine, Mexique… et, dernièrement, Pays-Bas).
Ses produits sont présents dans plus de 100 pays dans le monde. L’entreprise s’appuie sur sa capacité d’innovation et d’adaptation aux contraintes pour assurer la continuité des ouvrages de
ses clients en proposant les bonnes méthodes, et en développant les matériels
dont les utilisateurs ont besoin.
« Lors de son lancement, le Panda a été une vraie révolution dans le secteur, rappelle Philippe Moustan. Et il l’est encore aujourd’hui puisque nous continuons à apporter des améliorations. »
L’évolution technologique du produit passe d’un engin lourd et encombrant à un outil manuportable, qui s’est vu équiper d’un GPS intégré il y a quelques années ou d’un écran tactile, des technologies
qui ont été adaptées aux outils de sondage en géotechnique finalement.
« Si taper toute la journée au marteau peut devenir à la longue assez pénible pour l’utilisateur, nous mettons ainsi à la disposition de nos clients des outils de battage supplémentaires par exemple, afin d’asservir le battage et annihiler la pénibilité. De cette manière, on automatise en quelque sorte le
Panda », ajoute-t-il.

 TOUJOURS UNE « NOUVELLE GÉNÉRATION » À L’ESSAI

L’entreprise s’emploie à tester les matériels lors de prestations pour ses clients avant de les proposer à la vente ou à la location, comme actuellement une nouvelle version du Panda. « Nous avons
ajouté des capteurs supplémentaires tels des accéléromètres qui vont nous permettre de mesurer d’autres caractéristiques du sol, des résistances statiques, par exemple, des modules dynamiques, des vitesses d’ondes, des paramètres qui sont habituellement donnés par d’autres types de sondages beaucoup plus conséquents et jusqu’à 5-6 m de profondeur », souligne le responsable
commercial. Le but avec cet outil c’est de couvrir un large panel de chantiers.
Équipé de capteurs complexes, les matériels en plus d’être éprouvés sur le terrain, doivent aussi répondre à un critère d’acceptabilité de son prix pour le marché. « Développer et présenter
des produits, nous savons faire, mais si financièrement, ce n’est pas adapté au marché, ce ne sera pas développé », ajoute-t-il. Mais l’entreprise est aussi amenée à développer pour ses clients des outils particuliers comme cela a été le cas pour le Pandito, qui a obtenu toutes les validations pour rejoindre la famille des ursidés. Ce modèle Panda plus petit, est dédié à l’auto contrôle du compactage sur chantiers. Fiable, rapide, il va faciliter les opérations.

DU LOURD AVEC LE GRIZZLY

Dans la famille des pénétromètres dynamiques, Sol Solution a sorti il y a quelques années le grand modèle, le Grizzly, qui reste un modèle compact de moins de 1 t (900 kg). Le grand frère du Panda permet des sondages plus profonds, jusqu’à 15-20 m et peut être équipé en option d’une tête de forage. « Sur le Grizzly, nous sommes les seuls au monde à proposer l’option de l’énergie variable sur le pénétromètre dynamique « lourd » à énergie constante, c’est-à-dire que l’énergie de
battage (masse et hauteur de chute) va d’adapter automatiquement suivant les enfoncements mesurés précédents dans le sol, et ce, de manière complètement autonome, sans que
l’opérateur n’ait à intervenir. Le calcul de résistance du sol est lui aussi instantané et automatique. Ce modèle est particulièrement adapté aux sols problématiques, mous, où les mesures
vont demander plus d’attention, mais qui finalement est totalement automatisé », ajoute le responsable.
Le fabricant prépare également pour 2025 la commercialisation de son petit frère, le Grizzlito. « Ce modèle nous permettra de compléter notre gamme », souligne encore le responsable.
Le Grizzlito a aussi été conçu pour répondre à un besoin, le transport dans un utilitaire plus petit de type Kangoo, Berlingo… Il est donc plus compact avec un poids inférieur à 600 kg, tout en restant puissant.

MODULATION D’ÉNERGIE
Tout comme le Panda et le Grizzly, le e-Kodiak est aussi un nom d’ours. Il s’agit de la version connectée, à énergie modulable. « Le principe de fonctionnement
est simple. Une masse sans automatisation, mais avec par contre la possibilité
d’adapter l’énergie de battage.
Les masses cylindriques se dévissent et s‘enlèvent en fonction de la dureté
du sol à pénétrer », poursuit Philippe Moustan. Dans tous les cas l’interprétation des pénétrogrammes revient à l’ingénieur géotechnicien qui pourra apprécier l’estimation de la capacité portante du sol pour une mesure plus précise, plus fine. L’outil est également équipé d’un système d’acquisition d’enfoncement autonome qui va directement envoyer les informations via Bluetooth à l’application Sol Solution DCP sur le smartphone de l’opérateur. « À chaque impact, l’appareil déclenche un laser qui va mesurer la distance qui le sépare du sol entre chaque impact, via une détection de vibration. C’est une nouvelle technologie qui n’existe nulle part ailleurs dans ce domaine », assure le responsable.

DE L’ACQUISITION AU
TRAITEMENT DES DONNÉES
Chez Sol Solution les métiers aussi ont évolué. D’une majorité de géotechniciens,
l’entreprise a depuis étoffé ses équipes avec des profils de mécaniciens, électroniciens ainsi que des informaticiens, « ce qui nous permet de ne plus sous-traiter cette partie. Nous sommes
donc devenus éditeur de logiciels, ce qui est un vrai pari pour nous », explique
encore Philippe Moustan. Ainsi, pour les calculs de dimensionnement des fondations, les données recueilliesaprès sondages avec tous types de matériels (pénétromètres dynamiques
et statiques, pressiomètres…) vont être recueillies et traitées grâce à l’application logicielle en ligne Websprint.
« Que ce soit pour faire du contrôlede compactage, des études de sols, des corrélations, de la liquéfaction des sols, des fondations superficielles, des essais de laboratoire, du contrôle de portance…, nous avons développé un module adapté à chaque application. S’il y a moins de sondages qui sont réalisés, nous allons alors nous concentrer sur l’étude de la variabilité des sols
grâce aux données. »
Pour chaque matériel conçu, l’industriel développe les systèmes d’acquisition ainsi que
le traitement des données. « L’objectif est d’obtenir les données, mais aussi de les analyser.
C’est là où nous apportons nos connaissances en tant que bureau d’études géotechnique
et où se situe notre vraie valeur ajoutée. Nous ne sommes pas juste concepteur de matériels,
nous savons traiter le signal et ça c’est vraiment un plus pour nos clients », souligne le responsable
commercial.

Veronica Velez