Pascal Chassagne, président d’Alios, a passé la main de la présidence de l’Union syndicale géotechnique (USG) en mars 2023. Homme d’engagement pour la profession, il est en effet adhérent du syndicat depuis 1996, a intégré son bureau en 2004, et y a exercé deux mandats de président.
Les grands sujets des 15 dernières années de l’ingénierie géotechnique, la sécurité, la normalisation, la reconnaissance
du métier, notamment, lui sont donc familières et lui permettent d’en tracer les perspectives.
20 ANS D’ENGAGEMENT !
Un an après avoir fondé Alios, Pascal Chassagne adhère à l’Union syndicale géotechnique en 1996 et ne l’a plus quittée depuis. Le développement de son entreprise est allé de pair avec son engagement dans le syndicat, dont il intègre le bureau et en devient le trésorier en 2004. Les sujets de préoccupations d’alors sont encore d’actualité aujourd’hui : l’application et l’évolution de la norme 94500, le partage des bonnes pratiques et la formation des sondeurs… « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » !
Un premier mandat axé Sécurité
Sa candidature et son élection à la présidence de l’USG en 2010 précèdent de peu ce qui aura été vécu comme un premier « gros pépin » : « Le jour où nous recevons du ministère du Travail une lettre interdisant de travailler avec nos machines de sondage, car trop dangereuses et trop d’accidents malheureusement souvent mortels. L’assemblée générale de l’USG convoquée en urgence a effectivement constaté que les sondeuses ne disposaient pas de systèmes de sécurité ni de protections, et a dans le même temps chargé la commission Sécurité de l’USG de ce sujet. Elle n’a pas cessé d’y travailler depuis lors », se souvient Pascal Chassage. Cette réaction, puis le travail entrepris avec les membres de l’USG, l’INRS et les constructeurs français de machines (regroupés au sein de l’UFCMF) a effectivement porté ses fruits. Il n’aura fallu qu’un peu plus d’un an pour
que les premières cages apparaissent, ainsi que, notamment, le mode dégradé de rotation à vitesse réduite, les arrêts d’urgence, dans un contexte cependant qui n’était pas forcément des plus favorables.
Dans la même période les questions d’assurances étaient régulièrement à l’ordre du jour : la première édition de l’enquête sinistralité, réalisée conjointement par l’USG et Syntec Ingénierie a en effet été pilotée par Jean Roussel du Centre d’études des assurances sur 700 sinistres couvrant les années 1998 à 2007, données fournies par 25 entreprises de toutes tailles. « L’intention était claire : mettre des chiffres en face de l’évolution des primes d’assurances qui sont passées de 2,59 % en 1998 à 4,27 % à 2007 sans que les données sous-jacentes soient publiées. Les résultats ont fait prendre conscience que la profession n’est pas “sinistrogène”. »
D’autres sujets ont également été pris en charge durant ce premier mandat pour connaître des résultats sur le suivant : les déclarations de travaux à proximité des réseaux (DT-DICT), la formation des sondeurs.
SECONDE PÉRIODE ORIENTÉE MULTISUJETS ET ÉLARGISSEMENT
La seconde période des mandats de Pascal Chassagne à partir de 2014 révèle l’insertion plus forte de l’USG dans les sujets de préoccupations de la profession : « En complément du sujet de sécurité, les chantiers de ce second mandat n’ont pas manqué. Cela a marqué l’engagement de l’USG sur des sujets plus nombreux et sur des thématiques plus larges et pour lesquelles le syndicat a pu être pilote, comme ce fut le cas pour les recommandations sur les géomembranes. En parallèle de la sécurité,
il fallait mener à terme le travail sur les déclarations de travaux à proximité des réseaux (DT-DICT) qui ont mené à l’Autorisation à intervenir à proximité des réseaux (AIPR.) »
En interne à l’USG la rédaction de la charte professionnelle des géotechniciens a été conclue durant cette période. Signée par tous les membres, elle présente leurs engagements partagés, notamment « l’article 8 qui a son importance », souligne Pascal Chassagne, puisqu’il souligne l’intention des membres du syndicat d’oeuvrer pour une pratique respectueuse des confrères.
Le sujet, récurrent, de la formation des sondeurs a vu la mise en place d’une VAE, avec l’effet pour Pascal Chassagne de « prouver au monde enseignant que c’est un vrai métier, qui a conduit à la reconnaissance du titre de “sondeur en géotechnique”.
Cela aura été une grosse dépense d’énergie, et l’effort de promotion de cette formation, que
nous souhaiterions voir se généraliser dans d’autres régions s’accompagne de deux préoccupations qui demeurent encore aujourd’hui : le sourcing des candidats et le financement de leur participation.
» L’USG est par ailleurs copropriétaire avec le Greta Midi-Pyrénées du titre de « sondeur en géotechnique », délivré à Beaumont-de-Lomagne.
Les discussions et la promulgation de la loi Elan et de ses décrets ont également été l’occasion pour l’USG de se faire connaître des services ministériels en charge de l’urbanisme et de
la construction et de faire entendre le plaidoyer de la profession. « Cela a d’ailleurs été l’occasion d’établir également des relations avec l’Agence Qualité Construction (AQC), l’Union nationale
des aménageurs (UNAM), la Fédération de la promotion immobilière (FPI), l’Ordre des architectes, etc. ».
La pandémie de covid-19 a été pour l’USG l’illustration de ce qui distingue les géotechniciens des autres professionnels de l’acte de construire : « l’organisation de nos équipes permettait de continuer à travailler », alors que le réflexe était l’arrêt. L’USG a d’ailleurs maintenu son activité sur les sujets de
fond que sont la sécurité, la promotion de la profession, la normalisation avec la participation de la profession au sein du Bureau national de normalisation des transports, des routes et de leurs
aménagements (BNTRA) et du Comité national routier (CNREG), et enclenché de nouveaux sujets sur la transition numérique et l’impact carbone de ses activités : « Des avancées en termes de
contenu, mais également pour ce qui est de la visibilité du syndicat », une volonté forte pour Pascal Chassagne qui conclut l’analyse de son second mandat par le travail de conviction mené pour renforcer l’USG avec un permanent.
LES PERSPECTIVES : PLACER LA GÉOTECHNIQUE AU-DELÀ DE L’ACCOMPAGNEMENT DES
CHANTIERS
Pour Pascal Chassagne les perspectives pour la géotechnique sont de « passer d’une logique d’accompagnement à celle de livrer des projets intégrant toutes les composantes du risque du
sol, en tenant compte des contraintes environnementales (impact CO2, hydrogéologie, réutilisation des matériaux de déblais…), faisant du géotechnicien un acteur plein et entier de l’acte de construire. L’USG en serait alors forte et incontournable, ses membres très impliqués dans la qualité de leur production et dans l’économie des ressources, et dans leur rôle d’ambassadeurs de la
profession ! ». Tout est dit.
Francis Bertrand
Délégué général de l'USG
GÉOTECHNIQUE FORAGE FONDATIONS FORAGE D'EAU ESSAIS
M² EXPOSITION INTÉRIEURE
6000
EXPOSANTS
190
M² EXPOSITION EXTÉRIEURE
1 500
PARTICIPANTS
3000