Depuis fin 2017, pour permettre aux entreprises de travaux spéciaux le développement de leurs innovations,
les évaluations de procédés géotechniques (EPG) offrent un cadre structuré en adéquation avec les latitudes offertes
par les normes en vigueur ; que celles-ci relèvent du dimensionnement ou de l’exécution des ouvrages géotechniques.
Mais que sont (et à quoi servent) les EPG ?
Naturellement, ces innovations visent toujours à apporter une plus-value à
leurs clients, en termes de temps, de budget ou de fiabilité. Les innovations portées par les entreprises de travaux spéciaux peuvent impliquer des matériels innovants, une méthodologie de
mise en oeuvre spécifique, voire de nouveaux matériaux.
Cet ensemble, qui va de la description des matériels aux moyens de contrôle des ouvrages géotechniques en passant par les conditions de mise en oeuvre sur chantier et les paramètres de dimensionnement optimisés, est formalisé dans un cahier des charges. C’est ce cahier des charges, dont le contenu déroge nécessairement aux normes d’exécution des travaux géotechniques et de dimensionnement des ouvrages géotechniques, qui est évalué et qui conduit in fine à l’EPG dont la durée de validité est souvent de 3 ans.
Les dérogations obéissent néanmoins à un cadre normatif que les normes définissent.
C’est notamment le cas de la norme « Fondations profondes » NF P 94-262. L’innovation et la normalisation, bien qu’elles puissent apparaître en contradiction, car l’une tend à exempter et l’autre à contraindre, trouvent ainsi un équilibre.
FONCTIONNEMENT DES EPG ?
Depuis le printemps 2024, le fonctionnement de la commission EPG a évolué. Il y a à présent une Commission technique et une Commission générale.
La Commission technique regroupe de façon équilibrée des représentants de l’USG, de Syntec, de Filiance, du Cerema, du CSTB et de l’UGE ; ce qui représente une quinzaine d’experts.
Loïc Leurent (Cerema) et Fabien Szymkiewicz (UGE) ont respectivement
été élus président et vice-président de la Commission technique, pour une durée de 4 ans.
Cette commission a en charge l’instruction technique de chaque EPG et veille
à la fiabilité et la robustesse des innovations proposées. Les dérogations aux normes d’exécution ou de conception sont discutées et justifiées en détail.
Cette commission assure ainsi l’équité entre les diverses entreprises développant des techniques similaires. La procédure d’instruction d’une EPG est aussi transcrite dans un guide permettant aux
membres de cette commission et aux entreprises souhaitant bénéficier d’une EPG de s’appuyer sur un ensemble de règles connu et mis à jour le cas échéant.
La Commission générale regroupe tousles membres de la Commission technique
ainsi que des représentants du Soffons, d’EGF-BTP, de l’assurance, de l’expertise d’assurance et de l’expertise judiciaire ; ce qui représente une trentaine d’experts. Nicolas Nayrand
(Bureau Veritas Construction) et Sébastien Burlon (Setec-Terrasol) ont respectivement été élus président et vice-président de la Commission générale, pour une durée de 4 ans.
Cette commission garantit à la fois la transparence et la confidentialité des échanges permettant d’aboutir à une EPG. Elle veille au respect des délais d’instruction des EPG et fixe la stratégie garantissant l’équilibre entre normalisation et innovation.
COMBIEN D’EPG ACTUELLEMENT ?
Il existe actuellement 20 EPG. Ces EPG sont regroupées en 2 familles :
la première concerne les fondations profondes ;
la seconde concerne les renforcements de sols par inclusions.
Toutes les EPG sont accessibles sur le site du Cerema : https://piles.cerema. fr/demarche-pour-une evaluationmembres- de-la-a2047.html
D’autres techniques sont néanmoins envisageables à l’avenir, par exemple
pour la maîtrise des risques liés au retrait-gonflement des argiles, les techniques de fondations d’ouvrages légers tels les panneaux photovoltaïques, etc.
QUELLES SONT LES PERSPECTIVES POUR LA DÉMARCHE EPG ?
Dans cette période de préparation de la deuxième génération des Eurocodes, les EPG servent aussi de catalyseur pour faire évoluer la normalisation ; à la fois sur les aspects structuraux et
géotechniques.
En parallèle, des avis techniques (Atec) délivrés par la Commission chargée de formuler les avis techniques (CCFAT) et dont les dossiers techniques sont examinés par les groupes spécialisés (GS)
du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), il est souhaité que les EPG alimentent l’ordre du jour des réunions de la Commission prévention produits (C2P) de l’agence Qualité
Construction (AQC).
De la sorte, les EPG seraient classées dans deux listes (verte et rouge) ; ce qui apporterait un éclairage supplémentaire aux acteurs de la construction dans
leurs choix ; tant en phase conception qu’en phase réalisation des ouvrages géotechniques.
Nicolas Nayrand
Ingénieur spécialiste national
Sols et Ouvrages géotechniques
Bureau Veritas Construction et
Vice-Président du Conseil du CFMS
GÉOTECHNIQUE FORAGE FONDATIONS FORAGE D'EAU ESSAIS
M² EXPOSITION INTÉRIEURE
6000
EXPOSANTS
190
M² EXPOSITION EXTÉRIEURE
1 500
PARTICIPANTS
3000