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Portrait d'entreprise

FAYAT FONDATIONS SUR TOUS LES FRONTS - <p>Franki Fondation réalise aussi des opérations de grande envergure.</p>
01/12/2019

FAYAT FONDATIONS SUR TOUS LES FRONTS


Chantier de parois berlinoise à Arcueil (Val-de-Marne).
Sefi-Intrafor travaille beaucoup avec Razel-Bec, autre filiale Fayat, mais pas seulement.Ici, à Orly, elle est en groupement avec Demathieu et Bard.
Sefi-Intrafor a sensiblement renforcéson parc d’équipements pour répondreà l’ampleur des chantiers du Grand Paris. Ici, la ligne 16 du Grand Paris Express.
Sefi-Intrafor a une activité d’injection surtout en région parisienne. Ici, dans des immeubles sociaux de Paris.

Avec ses filiales Sefi-Intrafor et Franki Fondation, dont l’organisation a été récemment repensée, le pôle Fondations du groupe Fayat s’est mis en ordre de marche. Dans une
conjoncture porteuse comme rarement, le pôle spécialisé a clarifié les rôles de chacune et renforcé son parc de matériels, ses effectifs et son bureau d’études. Portrait d’un groupe indépendant on ne peut plus présent sur les chantiers du Grand Paris.

Pour Fayat Fondations, les vendanges sont déjà finies ! En effet, le pôle spécialisé du groupe
Fayat clôt ses comptes fin septembre. L’année 2019 est donc jouée et s’affirme comme un cru d’exception. Ses deux filiales Sefi-Intrafor et Franki Fondation ont réalisé en 2018-2019 un chiffre
d’affaires cumulé de quelque 240 M€, en croissance de près de 15 % sur une année 2017-2018 déjà fructueuse (210 M€). Et, à la comparer avec l’exercice 2016-2017 (133 M€), la progression ferait
presque figure de marche forcée. Bien sûr, la conjoncture est porteuse, on le sait, encore faut-il savoir et pouvoir en profiter ! « Nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui sans la parfaite complémentarité avec les autres filiales construction du groupe Fayat. En particulier avec Razel-Bec, qui est à même de répondre à des grands chantiers d’autoroutes, de ponts ou de tunnels », insiste Laurent Fayat, président de Fayat Fondations.
Si le pôle Fondations bénéficie à plein de l’effet de groupe, c’est aussi, sans doute, qu’il a su anticiper et se doter, à temps, de l’organisation ainsi que des moyens techniques et humains qui conditionnent
la réalisation – comme l’obtention – des marchés.

 

UNE RÉORGANISATION FONCTIONNELLE ET GÉOGRAPHIQUE

 

En 2017, le groupe prépare déjà la transition et la montée en puissance des grandes phases de
travaux de fondations sur le Grand Paris. Il choisit de clarifier les missions de ses 2 filiales en s’appuyant sur leurs points forts :

  • à Sefi-Intrafor, qui a une légitimité historique en la matière depuis la reprise d’Intrafor au groupe
    Bouygues en 2003, les parois moulées, et plus globalement les travaux de fondations sous nappes phréatiques, ainsi que les préfondés, les barrettes, les injections et les tirants d’ancrages ;
  • à Franki Fondation, la réalisation des pieux battus ou forés, du micropieu jusqu’au pieu de grands diamètres ainsi que globalement les soutènements hors nappes phréatiques. Des travaux courants qui sont plus largement répartis sur le territoire national.

« Nous avons fait des choix, notamment en basculant l’activité de micropieux intégralement chez
Franki Fondation, ce qui a permis au passage de la développer sensiblement.
En revanche, nous avons préservé l’activité d’injections de Sefi-Intrafor, qui met en oeuvre
cette spécialité principalement en Île-de-France », prolonge Laurent Fayat qui a aussi conduit une
réorganisation géographique.
La nouvelle répartition des tâches et la volonté de donner à Franki une bonne couverture nationale s’est, en effet, concrétisée par des cessions d’actifs entre Sefi-intrafor et Franki Fondation entre 2017
et 2018. Ainsi, les actifs de Biocofra, activité de coffrage perdu Sefi, ont été repris par Franki. Parallèlement, une cession partielle d’actifs a été réalisée au profit de Franki, devenu seule propriétaire de l’agence de Vitrolles, au demeurant déménagée.
Autre déménagement, celui de l’agence « nantaise » à Pornic.
L’agence de Vaudrey (Jura) a quant à elle été supprimée.
L’organisation de Franki Fondation repose donc désormais sur 2 directions : à Grigny, en région parisienne, et à Lyon où sont centralisés ses services commerciaux et bureaux d’études. Les agences du Nord, de Normandie, de Nantes, d’Arbois et de Vitrolles complètent le maillage national pour répondre à des marchés de « proximité », dont la valeur moyenne est de 150 000 à 200 000 €.
Une tout autre problématique est celle de Sefi-Intrafor, entité qui intervient sur les grands projets de
transports urbains.

 

LES SEPT GRANDS TRAVAUX DE SEFI-INTRAFOR

 

Sefi-Intrafor est une des grandes gagnantes de l’effet Grand Paris. « Sefi-Intrafor est sans doute la
société de fondations la plus présente à ce jour sur les chantiers du Grand Paris », s’enthousiasme
son président. À peine son intervention sur le prolongement nord de la ligne 14 RATP terminée, elle
va achever le prolongement de ligne 11 de cette même RATP – sur le lot confié à Razel-Bec. Ses
équipes sont aussi mobilisées sur le Lot T2B (Eiffage - Razel-Bec) de la ligne 15 sud, qui intègre en particulier la gare de Saint-Maur-Créteil, la plus profonde des réseaux du Grand Paris Express (72 m), ainsi que celle de Champigny-Centre. Elles sont également à pied d’oeuvre sur la ligne 16, avec la réalisation de la gare de Saint-Denis-Pleyel « monstre de volume, aujourd’hui bien avancée ». Autre lot est le GC 06 (Razel-Bec et Eiffage) de la ligne 14 sud. Et l’inventaire ne s’arrête pas au Grand Paris Express puisque Sefi-Intrafor est aussi en charge d’Éole (avec Bouygues), la ligne souterraine reliant Saint-Lazare à La Défense via la Porte-Maillot, et effectue les fondations de la gare d’Orly, en groupement avec Demathieu et Bard.
« Ces chantiers nous permettent de franchir un cap en termes de chiffre d’affaires, mais aussi de compétences, de fonctionnement en mode projet ou de capacité d’études », souligne Laurent Fayat. Et pour cause : le bureau d’études centralisé à Grigny emploie désormais une trentaine de personnes. Et, plus globalement, les effectifs de la société sont passés de 310 salariés en 2017 à 400 salariés en 2019. Les moyens sont humains mais aussi matériels. La société qui exploite actuellement 5 « cutters » dont un « mini » sur ses chantiers, ne compte plus les ateliers de bennes à câbles qu’elle a mis en service.
Cet effort d’investissement « considérable » porte ses fruits. Entre 2016-2017 et 2018-2019, le chiffre d’affaires de la société de fondations à presque triplé pour atteindre 149 M€ à fin septembre. À ce stade, on pourrait presque parler de crise de croissance ! Avec comme difficulté première le recrutement des compétences nécessaires et le souci principal de ne pas (trop) investir. Comme pour tout bon gestionnaire, il s’agit de limiter le risque de coûteuses immobilisations dans les périodes de vaches (plus) maigres. Le président de Fayat Fondations qui n’hésite pas à recourir au leasing pour les plus gros équipements de fondation – c’est le cas pour le « cutter » commandé à Soilmec – prévoit justement un retournement prochain de sa conjoncture.

 

UN RALENTISSEMENT « PROGRAMMÉ »


« Nous travaillons 24 h/24 sur le Grand Paris. Les chantiers en cours progressent bien et s’éteindront naturellement à partir du printemps 2020. Compte tenu des délais classiques de la loi MOP, il n’y aura probablement pas un renouvellement suffisant des lots pour nous assurer ce niveau d’activité. Nous anticipons un ralentissement progressif au moins jusqu’en 2023. Cette année-là, on peut raisonnablement envisager que les lots 15 est et 15 ouest du Grand Paris Express seront attribués. À plus long terme, avec le lot 16. Et 18.1,18.2 et 18.3. Il y aura probablement d’autres opportunités en province, avec la nouvelle ligne du métro de Toulouse, par exemple. Si nous obtenons au moins l’un de ces chantiers, c’est de nature à lisser la baisse d’activité attendue, sans pour autant la compenser complètement », reconnaît Laurent Fayat.
Fayat Fondations ne pourrait-il pas trouver des éléments de réponse à l’étranger ? Rappelons le pôle dispose d’une filiale britannique avec Fayat Pilling. « Cette société a été créée à l’occasion d’un important chantier hospitalier mené avec le groupe Bouygues. Il y a peu de chance qu’aujourd’hui nous obtenions de nouveaux chantiers de cette envergure en Grande-
Bretagne. »
Pour autant, Fayat Fondations n’exclut pas l’aventure export. Il a notamment envoyé un émissaire au Vietnam, mais regarde surtout avec intérêt les autres marchés européens. « L’export est compliqué. Il y a beaucoup de pays inaccessibles. Il y a des entreprises, des intervenants qui sont déjà implantés. Par ailleurs, on ne peut aller seul à l’export en fondation. Et il n’y a pas de grands projets européens qui seraient susceptibles de faire un appel d’air pour les entreprises étrangères comme l’a été le Grand Paris », conclut le président de Fayat Fondations, qui se donne le temps de la réflexion jusque courant 2020 pour choisir la voie à suivre.

 

Philippe Morelli


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