Plusieurs critères sont à prendre en compte pour déterminer la solution la mieux adaptée : les paramètres technico-économiques (bilan coût-avantage), les délais d’exécution, et, de plus en
plus fréquemment, la prise en compte des contraintes liées au site et à la configuration de la zone à traiter.
Après une étude détaillée des polluants en présence, des contraintes et de l’efficacité des différentes solutions de gestion, le retrait des terres polluées, malgré son coût souvent élevé, est souvent l’option choisie pour sa rapidité d’exécution.
Dans le cadre d’une solution par excavation des sols pollués, deux aspects doivent être considérés et étudiés :

• les risques pour la santé (exposition des travailleurs sur site) et la gestion des nuisances sur site et aux abords du site (gênes pour les riverains) ;
• la gestion des contraintes, notamment celles liées aux risques géotechniques associés à la présence de bâtiments ou d’infrastructures linéaires à conserver et donc à protéger (limite de site, réseaux enterrés…), mais aussi celles liées à l’existence d’eaux souterraines au droit
  du site.

De par son appartenance à Soletanche Freyssinet (groupe Vinci), spécialiste mondial des métiers du sol, des structures et du nucléaire, mais aussi forte de son expérience environnementale (travaux
de dépollution dans le domaine des sites et sols pollués) et en géotechnique, Remea a su adapter l’utilisation des techniques spécifiques des travaux géotechniques actuellement mis en oeuvre pour répondre aux besoins de ses clients, tout en prenant en compte les diverses contraintes de site, notamment géotechniques.
Pour pallier les solutions classiques d’excavation, qui peuvent être onéreuses et/ou impliquer des difficultés de mise en oeuvre soit par la mise en place d’un soutènement, tel que des parois traditionnelles (parois moulée ou berlinoise, rideau de palplanches ou de pieux sécants…), soit par des blindages légers par caissons (parfois coulissants), Remea est à même de proposer des solutions
novatrices dites « de substitution des sols pollués » selon deux méthodologies possibles de réalisation :

• la substitution par forage « gros diamètre » ;
• la substitution sous boue.

La substitution par forage correspond à l’extraction des sols pollués par l’utilisation d’un porteur de forage avec des outils de « gros diamètre » (jusqu’à 2 m de largeur), tel qu’utilisé pour la réalisation
de pieux en géotechnique. Selon la lithologie rencontrée, il existe plusieurs outils de forage :

• la tarière continue qui est descendue sur toute la hauteur, et ce, jusqu’à la cote à atteindre (base de la pollution), puis remontée avec les sols contaminés à extraire. Le remblaiement s’effectue également à la remontée par la mise en oeuvre de béton ou d’un remblai pompable
  injecté de bas en haut ;
• les outils courts, type mini-tarière (sols cohésifs) et type « bucket » (sols pulvérulents), permettant l’extraction successive de quelques mètres linéaires de forage, avec la possibilité de mettre en place des tubages provisoires afin de maintenir les sols périphériques au forage selon la méthode dite « foré/ tubé ». Un remblai pelletable ou pompable peut ensuite être incorporé au sein de l’empreinte vide de forage (trou ouvert).

La seconde méthode est le retrait des sols pollués par excavation à la pelle mécanique, et dont la fouille est comblée en continu et à niveau constant de boue fabriquée sur site en temps réel
durant les travaux soit par une boue polymère biodégradable, soit par une boue bentonitique (argile naturelle), soit par une boue mixte. Cette boue permet le maintien des sols adjacents de la
passe terrassée par pression/poussée de la boue contre les parois latérales pour éviter leur effondrement.
Les matériaux pollués extraits peuvent ensuite être traités sur site (délai non contraint et disponibilité d’une surface de travail adéquate, généralement pour des pollutions organiques) ou évacués en filières externes appropriées comme la plateforme de traitement des matériaux pollués de Remea située à Gaillon (Eure), en biocentres ou en installations de stockage de déchets dangereux ou non dangereux (ISDD ou ISDND).
Les avantages communs aux deux solutions sont les suivants :

• le travail successif de retrait des sols pollués par surface réduite (plots ou passes), limitant les éventuelles remontées de composés volatils et facilitant leur captation-traitement sur site, donc une réduction des nuisances odorantes/ olfactives notamment en limite de site ;
• le retrait des sols pollués jusqu’à de grandes profondeurs (quelques dizaines de mètres de profondeur, 20 à 30 m en substitution par forage) ;
• l’extraction des sols contaminés en zone saturée (sous nappe) sans nécessité de gestion des eaux souterraines par rabattement de nappe nécessitant un traitement des eaux souvent coûteux et limitant les difficultés ou impossibilités de réinjection des eaux traitées, notamment en cas de problématique de rejet des eaux traitées vers l’exutoire final (faible débit accepté et/ou seuils de rejet limités) ;
• la limitation des coûts des travaux à entreprendre (en cas de confortements périphériques onéreux) et des aléas de chantier (décalage du planning lié à la mise en place d’un confortement classique) ;
• le remblaiement par des matériaux choisis selon les besoins (béton liquide, granulats d’apport de carrière, autres matériaux réutilisables du site ou éléments mixtes) et l’usage futur de la
  zone traitée ;
• les perturbations au niveau des sols sont limitées ainsi que d’éventuels relargages de polluants au sein des eaux souterraines, tout en préservant la continuité hydraulique de la nappe ;
• l’adaptation possible de l’extension surfacique de la zone à traiter (non  limitée par rapport aux soutènements classiques) ;
• l’obtention d’une zone remblayée stable et portante, en fonction de l’usage projeté de la zone traitée et des matériaux de remblai choisis et mis en oeuvre.

Les métiers du domaine des sites et sols pollués (SSP), depuis les études préalables jusqu’aux travaux de dépollution, sont bien en lien direct avec l’expertise géotechnique réalisée pour chaque projet. Il convient d’identifier les contraintes de chaque site et d’en évaluer les mesures conservatrices appropriées à mettre en oeuvre pour répondre aux besoins spécifiques.

Nicolas Mychak
Expert technique Remea