En 2024, le bâtiment R+7 de bureaux et commerces à ossature bois baptisé « Inspire », une première dans ce quartier en pleine mutation, s’élèvera au coeur du quartier d’affaires de La Défense. Si le
promoteur BNP Paribas Real State ainsi que l’aménageur, l’Établissement public de Paris-La Défense ont notamment misé sur de fortes ambitions au niveau environnemental, le chantier situé en zone très urbanisée et proche de la Seine n’en reste pas moins exigeant sur bien d’autres aspects. Mission accomplie pour NGE Fondations en charge de ces travaux techniques.

LANCEMENT DU COMPTE À REBOURS

Au total, l’opération représente 85 M€ avec 4,6 M€ pour NGE Fondations, mandaté pour la réalisation des fondations et du terrassement au sein d’un groupement dont l’ensemble représente 5,8 M€. Les travaux préparatoires menés par NGE ont débuté sur site en juin 2022 pour un démarrage des travaux
des parois moulées mi-août, pour s’achever début novembre. Se sont ensuivis la réalisation d’une poutre de couronnement, les travaux de terrassement et la pose de butons métalliques.
« L’objectif est d’achever le fond de fouille pour le 3 février 2023. Les délais sont tendus et le temps est compté », confirme Joao Nunes, responsable d’exploitation pour le secteur de parois moulées de NGE Fondations, « car sur le chantier, aucune dérogation n’est possible sur les horaires, c’est 7 h30-19 h00, du lundi au vendredi. »

FORTE ACTIVITÉ POUR FAIBLE EMPRISE

Dans cette zone fortement urbanisée (bureaux, habitations et école à proximité), limiter la gêne, inhérente au chantier, pour les riverains en termes de circulation et de nuisances sonores est aussi une priorité pour le promoteur. « Pour faire face à toutes ces contraintes sur l’avoisinant, mais aussi d’emprise et de temps, reprend le responsable d’exploitation, nous avons dû mettre en place un certain nombre de mesures : des écrans acoustiques ont été installés et une personne est dédiée à la
gestion des flux et de la sécurité aux abords du chantier. » Dans cette « boîte presque carrée » (l’un des angles dessine un quart de cercle), située 4 m en dessous du niveau de la voirie, où une préfouille a déjà été réalisée lors de la démolition du bâtiment existant, les travaux préparatoires devaient aussi tenir la cadence. « En 59 jours, nous avons réalisé l’ensemble des parois moulées, soit 9 000 m2 sur un linéaire de 268 m », rappelle Joao Nunes. « Et pour tenir les délais, souligne-t-il, nous avons dû adapter les moyens mis en place. »

LES MOYENS DE SES AMBITIONS

Pour tenir le planning, NGE a délégué sur place une équipe d’une vingtaine d’ouvriers spécialisés, un directeur travaux, un ingénieur travaux et un chef de chantier. Pour le matériel, 3 ateliers de forage ont pris place, des grues Liebherr de 70 t, elles-mêmes équipées de bennes preneuses classiques Stein.
Une quatrième grue Sennebogen de 130 t a également été installée sur le chantier, notamment pour la mise en place dans les panneaux, des cages d’armatures, et ainsi, procéder au bétonnage rapidement.
Celle-ci a été équipée d’une flèche de 50 m de manière à pouvoir compenser le dénivelé du terrain par rapport au niveau de la rue ainsi que l’exiguïté du site.

CONSERVER L’ÉTANCHÉITÉ

La proximité de la Seine en contrebas, ainsi que la présence d’une conduite de gaz en service ont également apporté leur lot d’impératifs. « Les conditions hydrologiques défavorables dues à la présence de la Seine imposaient de réaliser une véritable barrière étanche et profonde. Les parois d’une profondeur de 33 m devaient ainsi permettre de limiter les débits d’exhaure lors du terrassement », explique encore le responsable qui rappelle également que NGE devait gérer les opérations de pompage de la nappe. Et pour stabiliser le dénivelé de 4 m plus bas par rapport à la voirie, les équipes de NGE ont réalisé une paroi berlinoise d’environ 70 m de longueur, tirantée, de manière à pouvoir rester en place. « La mise en place des pieux et des tirants a demandé une attention particulière en raison de la présence d’une conduite de gaz en service qu’il fallait absolument préserver », souligne encore Joao Nunes.

DÉCARBONER AUSSI LES BÉTONS

En mettant en avant ses engagements écologiques, notamment avec la maîtrise du bilan carbone de ses constructions, le promoteur du projet immobilier a fait part de ses exigences en matière d’empreinte carbone pour les bétons à réaliser. « Nous avons travaillé sur la formulation du béton, d’abord en interne, avec nos spécialistes béton, et ensuite, avec les fournisseurs de manière à élaborer un béton ultra bas-carbone », explique Joao Nunes. Le transport a lui aussi été intégré dans les calculs du bilan carbone du béton, ajoutant ainsi des contraintes à la formulation, compensé par la matière première. NGE a ainsi mis en oeuvre 6 000 m3 de béton, réalisés avec une centrale déportée permettant des cadences élevées.

ASSURER LA STABILITÉ DE L’OUVRAGE BÉTON/BOIS

NGE aura également procédé à la pose de butons métalliques pour la stabilité de la fouille en attendant la réalisation du radier, dernière pièce maîtresse de la stabilité et de l’étanchéité de l’ouvrage. Et pour assurer la rigidité de la structure, NGE réalise une poutre couronnement de 60 cm d’épaisseur par 1 m de hauteur sur toute la paroi, soit 270 m linéaires en continu le long de la paroi moulée. « Cette poutre très ferraillée, d’environ 350 kg/m3 et donc très rigide, assurera la continuité entre la paroi moulée/béton qui fait partie des fondations et toute la superstructure du bâtiment en bois. Une poutre réalisée sur place, elle aussi en béton ultra bas-carbone, bien sûr », précise Joao Nunes.

Veronica Velez