Ingérop, spécialiste de l’ingénierie et du conseil, a mis l’ensemble de son expertise au service du nouveau parc des
expositions et centre de conventions de Toulouse Métropole : le MEETT. Ce projet a été le fruit d’un travail de près de
10 ans, comprenant un ensemble de plusieurs équipements de la conception à la réalisation : deux bâtiments, pour une
surface totale d’exposition de 55 000 m², une aire d’exposition extérieure de 25 000 m², un parking silo de 3 000 places, 4,5 kilomètres de voirie complémentaire, et le prolongement d’une ligne de tramway de 700 mètres, environ. Sans oublier les 15 km de fondations profondes qui ont été mises en oeuvre sur le projet.
Ingérop a, en effet, assuré l’ensemble des missions de maîtrise d’oeuvre technique de l’opération, des bâtiments, des infrastructures routières et de transport compris.
Développé sur un site de 100 ha, dans une emprise réduite de 25 ha, le MEETT est un équipement unique, associant à la fois un parc des expositions et un centre de conventions et de congrès. Il a
été inauguré dernièrement par Toulouse Métropole, la Région Occitanie, le conseil départemental de Haute-Garonne, Tisséo, financeurs de l’équipement et Europolia, société publique locale d’aménagement, maître d’ouvrage du projet délégué par ces partenaires publics.
Le MEETT a été conçu par l’agence néerlandaise d’architecture Office for Metropolitan Architecture (OMA) avec l’appui de PPA ArchitecturesTaillandier Architectes Associés et Ingérop. Le bureau d’ingénierie a assuré l’ensemble des missions de maîtrise d’oeuvre technique de l’opération. La spécificité du projet pour Ingérop a été de traiter, dans le cadre d’un projet d’équipement technique, non seulement la maîtrise d’oeuvre de l’équipement en lui-même, mais aussi celle des infrastructures
d’accès et des espaces publics. Enfin, Ingérop a également, en lien avec la maîtrise d’ouvrage, coordonné l’ensemble des études réglementaires et environnementales de l’opération.
Situé sur les communes d’Aussonne et de Beauzelle (Haute-Garonne), à quelques kilomètres de Toulouse, ce nouveau parc des expositions se trouve à proximité immédiate de l’aéroport de Blagnac et du siège d’Airbus. D’une grande qualité architecturale, il offre à ses visiteurs des jeux d’ombres et de lumières grâce aux mailles tridimensionnelles de ses charpentes métalliques et aux façades en polycarbonate conçues par l’équipe de maîtrise d’oeuvre. Le MEETT est donc composé de 7 halls de
40 000 m² modulables, et d’un centre de conventions de 15 000 m² pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes dont 3 500 en plénière. Bars, foyers et 6 salles de conférences sont également à disposition des organisateurs d’événements. Il est également doté d’une rue centrale destinée à la déambulation des visiteurs, avec 2 bars et 1 restaurant, surmontée d’un parking silo en béton armé de
565 m de longueur, 32 m de largeur et 21 m de hauteur, pour un total de 3 000 places de stationnement. Certifié HQE et LEED, le MEETT a été pensé pour limiter son impact environnemental
: compacité du projet pour une limitation des emprises foncières, suivi écologique du chantier, performance énergétique du bâti… Des mesures compensatoires telles que la récupération des eaux grises ou l’installation d’ombrières photovoltaïques sur les parkings extérieurs ont également été mises en oeuvre.
INFRASTRUCTURES ET TRANSPORTS : PROLONGEMENT DES VOIRIES ET D’UNE LIGNE DE TRAMWAY
Afin de permettre l’accès au bâtiment, les voiries et une ligne de tram ont été prolongées dans un souci de cohérence globale du projet. Ainsi, pour favoriser son accessibilité par le nord, la route
express RD 902 a été étendue jusqu’à la RD 2 par la création d’une 2 x 2 voies de 4,2 km. L’accessibilité par le sud a été facilitée par la création d’une nouvelle desserte routière à partir de la RN 224. Concernant les transports en commun, la ligne T1 du tramway de Toulouse Métropole a été prolongée avec une station dédiée au MEETT. L’équipement est accessible, quel que soit le moyen
de transport choisi par les visiteurs. La direction des travaux de ce lot a aussi été assurée par Ingérop.
L’EXPERTISE GLOBALE D’INGÉROP MOBILISÉE POUR LA RÉUSSITE D’UN PROJET AU LONG COURS
L’ensemble des expertises du groupe Ingérop, de son agence de Toulouse et de ses différentes filiales (Arcora pour la façade et la charpente métallique, Vulcanéo pour la sécurité incendie) ont été mobilisées. C’est donc un projet d’envergure qui s’est achevé pour l’une des équipes du groupe, composée d’une quinzaine de collaborateurs, en charge de celui-ci depuis maintenant 10 ans. Un projet dont le coût s’est élevé à 145 M€ pour les bâtiments, 50 M€ pour les infrastructures routières
et 15 M€ pour le tramway, soit un total de 210 M€. Ce nouveau bâtiment remplace désormais l’ancien parc des expositions de Toulouse, situé sur l’île du Ramier, qui sera démoli pour laisser place à une grande esplanade végétalisée, terminée en 2035.
ET DU CÔTÉ DES FONDATIONS ?
« Le terrain sur lequel est implanté le MEET est de bonne qualité et homogène. Les données de sol permettaient la réalisation d’un dallage sur terre-plein et des fondations profondes », explique François Ramier, ingénieur structure d’Ingérop. « Dans le cadre de notre mission de maîtrise d’oeuvre, nous avons fait un choix du type de fondation en portant notre réflexion sur 4 axes principaux, à savoir : la présence d'une nappe haute, les efforts locaux de glissements importants, la présence de réseaux fortement enterrés contre les ouvrages, et le meilleur rapport économique », poursuit ce dernier.
La nappe, présente dans des sols graveleux, est affectée d'un fort battement, celle-ci pouvant être sub-affleurante, rendant probables des problématiques de mise en oeuvre. La forte perméabilité
des sols et la surface importante du projet rendaient également complexe un système d'assèchement par pompage.
Le chantier s'est par ailleurs étendu sur une longue période. « La solution de fondation devait donc permettre une fiabilité vis-à-vis des remontées de nappes. Les fondations superficielles s’avéraient alors moins adaptées, d'autant que, ponctuellement, il aurait fallu recourir à des massifs de profondeur
importante », commente François Ramier. « Nous avions également dans le hall principal des appuis en trépied support de la charpente tridimensionnelle.
Les dimensionnements de la charpente métallique nous a rapporté des sollicitations horizontales de forte intensité. La solution de fondations superficielles impliquait une mobilisation par frottement d’un poids important pour contrebalancer les efforts horizontaux, et donc la solution superficielle engageait
un volume de terrassement et de béton très important », complète l’ingénieur structure d’Ingérop.
« D'une façon générale, et précisément à proximité des appuis, nous avons des réseaux à créer présents contre les ouvrages de fondations. La présence de ces réseaux a obligé à un déblai-remblai
venant influencer la portance et la butée dans les ouvrages de fondation.
La solution de fondation superficielle était problématique dans des zones de remblais. La solution de fondation profonde permettait une meilleure gestion de cette problématique, notamment en permettant la neutralisation de la butée sur la hauteur impactée par les terrassements », détaille François Ramier.
Le choix de fondations profondes s'est donc fait logiquement autour de problématiques
plus difficiles à résoudre en fondations superficielles.
Le substratum d'ancrage se trouve à des profondeurs faibles. Le choix des pieux permettait aussi une
utilisation plus rationnelle des volumes de béton.
L’entreprise choisie pour réaliser les travaux a été Franki Fondation, en sous-traitance d’Eiffage construction, utilisant sa solution technique Frankistar. Ce système est un système de type tarière
creuse sous avis technique. Il a été rationalisé d’un point de vue matériel et a permis une optimisation en dimensionnement.
Ingérop dans le cadre de sa mission de maîtrise d’oeuvre et de contrôle de conformité a donc accompagné l’entreprise dans ses dimensionnements et contrôle de mise en oeuvre.
Le projet et le site ne présentaient pas de contraintes géotechniques fortes. La difficulté majeure concernait le volume à traiter et la capacité de l’entreprise à répondre à cette demande
dans le temps imparti par le planning du chantier. Compte tenu de ces éléments – difficultés
de mise en oeuvre inhérentes aux fondations superficielle et répétitivité, rapidité, fiabilité et grandes séries de mises en oeuvre des fondations profondes –, le rapport économique était donc favorable aux fondations profondes.
Pour mémoire, environ 15 km de fondations profondes ont été mis en oeuvre sur le projet.
Aude Moutarlier
GÉOTECHNIQUE FORAGE FONDATIONS FORAGE D'EAU ESSAIS
M² EXPOSITION INTÉRIEURE
6000
EXPOSANTS
190
M² EXPOSITION EXTÉRIEURE
1 500
PARTICIPANTS
3000