Fondé en 1948, le Comité français de mécanique des sols et
de géotechnique (CFMS) est une association professionnelle
dynamique, affiliée à la Société internationale de mécanique
des sols et de géotechnique (SIMSG). Quels sont ses objectifs, ses actions, ses différents groupes de travail, comment est-il composé… ? Portrait de cet organisme qui fêtera bientôt ses 70 ans.
Le CFMS a en effet pour objet de promouvoir et de mettre à disposition de la profession les recherches et études en génie civil ayant trait au sol, au sens large, et à toutes les activités s’y rapportant. Pour parvenir à ce but, le CFMS organise notamment des réunions techniques bimestrielles ouvertes à tous, ainsi que les conférences Coulomb depuis 2001. Le programme
de ces séances est disponible sur le site Internet : www.cfms-sols.org.
Par ailleurs, les trois comités – CFGI (Comité français de géologie de l’ingénieur et de l’environnement), CFMR (Comité français de mécanique des roches) et CFMS – organisent, tous les deux ans, depuis 2002, les Journées nationales de géotechnique et de géologie de l’ingénieur (JNGG). Au cours de ces journées, depuis 2008, le prix Jean Kerisel est attribué à de jeunes professionnels ou chercheurs ayant contribué de manière significative à l’amélioration des analyses, des méthodes et des techniques utilisées en mécanique des sols et en géotechnique. La prochaine
édition des JNGG aura lieu du 13 au 15 juin 2018 à Marnela- Vallée (École des Ponts Paris-Tech et IFSTTAR). Le CFMS organise également des séminaires communs avec d’autres sociétés affiliées à la SIMSG dans d’autres pays. Et il a eu l’occasion d’organiser deux congrès internationaux de mécanique des sols et de géotechnique à Paris : le premier en 1961, et le second, plus récemment,
en septembre 2013 : ce congrès, événement majeur pour la profession, a rassemblé plus de 2000 participants du monde entier et a été l’occasion de bâtir l’exposition « Les dessous des grands travaux », toujours en place au musée des Arts et Métiers à Paris.
Le Congrès international suivant vient d’avoir lieu à Séoul, en septembre 2017 : une délégation d’environ 50 représentants français était présente.
La prochaine édition aura lieu à Sydney, en Australie.
ACTIVITÉS TECHNIQUES ET SCIENTIFIQUES
Elles sont pilotées par la commission technique du CFMS. Le CFMS participe activement aux travaux des comités techniques de la SIMSG et, par le biais de ses membres, à l’élaboration et à la mise à jour de la réglementation européenne et internationale.
La commission technique du CFMS pilote également (ou participe à) des groupes de travail ayant pour
objet l’analyse de problématiques spécifiques de la géotechnique, pour lesquelles les connaissances
disponibles sont jugées insuffisantes ou obsolètes au regard de l’évolution des techniques et de la
réglementation.
Ces groupes de travail sont constitués de membres du CFMS, et, de façon non exclusive, complétés
par des personnes reconnues pour leur compétence au regard du sujet traité. Ils sont parfois également communs avec d’autres associations professionnelles.
Le travail des groupes s’étend en général sur plusieurs années et aboutit à la rédaction de documents
de synthèse ou de recommandations dont l’objectif est d’être porté à la connaissance des adhérents du CFMS et plus généralement du monde de la géotechnique.
LA REVUE FRANÇAISE DE GÉOTECHNIQUE
En collaboration avec le CFMR et le CFGI, et, depuis 2016, le CFG (Comité français des géosynthétiques), le CFMS publie la Revue française de géotechnique, une revue trimestrielle de renom international.
La nouvelle formule est publiée par l’éditeur EDP depuis 2016, et nous encourageons bien sûr l’ensemble des géotechniciens non seulement à s’abonner, mais également à soumettre des articles à cette revue dont le succès dépend de la contribution de tous.
ET DANS LE DOMAINE DE LA FRANCOPHONIE ?
Le CFMS est également très actif concernant la promotion de la culture francophone dans le domaine de la mécanique des sols et de la géotechnique. Il anime notamment, conjointement avec le CFMR, le CFGI, le CFG et l’AFPS (Association française du génie parasismique), un site Internet de partage d’informations francophones dans le domaine géotechnique : www.geotech-fr.org.
Le CFMS avait également profité du Congrès international de mécanique des sols et de géotechnique
de 2013, à Paris, pour organiser une rencontre des géotechniciens francophones de différents pays,
sous la forme d’une session d’une demi-journée intitulée : « Géotechnique francophone : enseignement et partage des savoirs ». Et il parraine certaines manifestations francophones à l’étranger.
POURQUOI UN GROUPE DE TRAVAIL CONSACRÉ À LA PROMOTION DE LA GÉOTECHNIQUE ?
La promotion de la géotechnique est une préoccupation permanente du CFMS qui s’intéresse
notamment aux questions suivantes :
Partant du constat que l’évolution actuelle de la situation n’est pas satisfaisante, le CFMS a créé en
2015 un groupe de travail intitulé « Promotion de la géotechnique » chargé d’établir un diagnostic de
la situation, d’analyser les différentes problématiques identifiées, et de proposer des actions adaptées.
Des représentants du CFMS issus de bureaux d’études, d’ingénieries, d’entreprises, de bureaux
de contrôle, de l’enseignement et de la recherche, et de laboratoires composent ce groupe de travail, auquel contribuent également des représentants de l’USG (Union syndicale géotechnique) et du bureau géotechnique de Syntec-Ingénierie.
UNE ACTION QUI SE STRUCTURE
Le groupe de travail a identifié deux axes de réflexion principaux (d’ailleurs fortement liés) :
Et il nous est très vite apparu que la communication sur les métiers de la géotechnique, tant vers le grand public, les étudiants, les enseignants que vers le monde professionnel, constituerait un enjeu majeur dans nos réflexions. Trois sous-groupes de travail ont ainsi été constitués sur chacun de ces trois thèmes et nous présentons ici les premières avancées sur chaque thème.
LES JEUNES (ET PLUS GLOBALEMENT LE GRAND PUBLIC) ET LA GÉOTECHNIQUE
Une première étape de diagnostic a permis d’établir un inventaire des formations géotechniques en
France. Sur cette base, nous préparons une enquête auprès du corps enseignant pour préciser
la perception qu’ils ont de notre profession, de ses débouchés en matière d’emploi, et des évolutions
qu’ils jugent nécessaires en matière de compétences enseignées et de méthodes d’enseignement pour répondre au mieux à la fois aux besoins de la profession et aux attentes des étudiants.
D’autre part, nous avons mis au point une « cartographie » présentant les différents métiers de la
géotechnique, les disciplines scientifiques associées, ainsi que les parcours professionnels possibles. Nous mettons notamment l’accent sur la diversité de nos métiers : sondages et essais, conception et modélisation des ouvrages géotechniques, réalisation des travaux, contrôle et suivi, etc.
Nous prévoyons également de développer l’attractivité de notre métier auprès des jeunes par une mise en valeur de grands projets, et de grands défis de société à relever (défis énergétiques, environnementaux…). Il nous faut aussi mettre en avant la reconnaissance de l’excellence de la géotechnique française dans le monde, tant au niveau académique (enseignement, recherche…), qu’au niveau pratique (savoir-faire des entreprises spécialisées et des ingénieries, innovation…).
En parallèle, nous sommes plus présents auprès des jeunes à l’occasion, par exemple, des
Salons professionnels, fréquentés notamment par les étudiants d’écoles d’ingénieurs.
Enfin, nous développons notre communication auprès du grand public en général.
QUID DE LA PRATIQUE PROFESSIONNELLE ?
Le constat est malheureusement partagé au sein de la profession géotechnique : le rôle du géotechnicien n’est pas (assez) (re)connu chez les différents intervenants de l’acte de construire : maîtres d’ouvrage, maîtres d’oeuvre, architectes, grandes sociétés d’ingénierie en génie civil, entreprises, etc. Le rôle de l’ingénierie géotechnique doit être mis en valeur dans la conception globale des ouvrages, bien au-delà de la conception des parties enterrées des ouvrages. Et les enjeux sociétaux liés à la maîtrise des risques géotechniques (coûts, délais, sécurité) doivent être reconnus et valorisés. L’apport de la norme sur les missions d’ingénierie géotechnique a permis un progrès certain dans ce domaine, et les grands chantiers emblématiques en France, tels que les lignes LGV ou le Grand Paris Express, constituent d’excellentes opportunités pour sensibiliser les différents acteurs aux apports de l’ingénierie géotechnique, y compris en termes d’optimisation des projets.
Là aussi, nous préparons une enquête, qui sera diffusée à l’ensemble des acteurs en interface avec la géotechnique, afin de mieux cerner la perception qu’ont nos différents interlocuteurs de notre discipline. Nous serons ensuite en mesure de proposer des mesures correctives de communication : il nous faut mieux illustrer ce que l’ingénierie géotechnique peut apporter aux projets, et à la société en général.
Et enfin, nous avons amorcé une étude comparative sur la situation à l’international, avec, en particulier, une réflexion sur la nécessité ou non de renforcer les procédures de certification ou d’enregistrement des professionnels de la géotechnique, en lien avec l’enseignement, l’expérience professionnelle et la formation continue, telles qu’elles sont proposées par certains pays européens.
QUELLES ACTIONS DE COMMUNICATION ?
Le CFMS était déjà engagé depuis quelques mois dans une action de modernisation et de développement de ses actions de communication. Le groupe de travail « Promotion de la géotechnique » a bien sûr encore renforcé cet engagement pour permettre au CFMS et à l’ingénierie géotechnique de gagner en visibilité, avec la volonté de communiquer non seulement auprès des ingénieurs géotechniciens, mais également du grand public et de l’ensemble des acteurs de l’acte de construire, comme expliqué précédemment.
PLUSIEURS ACTIONS CONCRÈTES ONT AINSI ÉTÉ MISES EN PLACE CES DERNIERS MOIS
Valérie Bernhardt
Présidente du Comité français de mécanique des sols et de géotechnique
François Depardon
Membre du Conseil du CFMS et animateur du groupe de travail « Promotion de la géotechnique »
GÉOTECHNIQUE FORAGE FONDATIONS FORAGE D'EAU ESSAIS
M² EXPOSITION INTÉRIEURE
6000
EXPOSANTS
190
M² EXPOSITION EXTÉRIEURE
1 500
PARTICIPANTS
3000