L’aménagement du territoire s’est accompagné de la saturation progressive des premiers mètres du sol en réseaux de toute nature. Depuis la fibre optique qui alimente un pavillon en internet jusqu’au pipeline, nos rues cachent des trésors susceptibles de mettre en péril l’économie de nos entreprises, et d’atteindre à la vie des compagnons.
Un réseau de transport de gaz, d’électricité ou de chaleur restera toujours immédiatement dangereux
pour l’homme. Des exemples malheureux nous l’ont récemment rappelé : explosion d’une conduite
de gaz à Lyon avec la mort d’un pompier, mort d’un sondeur par électrocution sur un chantier de sondages géotechniques.
Les sondages géotechniques sont des intrusions de petit diamètre. Les filets avertisseurs ne sont plus une sécurité suffisante. Seule compte la bonne implantation du sondage, donc la bonne connaissance de l’emplacement du réseau.
En outre, la conception de certains ouvrages géotechniques — notamment les ouvrages de soutènement tirantés — nécessite la connaissance de l’emplacement précis des réseaux enterrés.
Ainsi, le géotechnicien occupe successivement deux rôles au sens de la NFP 70-001-1 : en tant qu’exécutant des travaux lorsqu’il réalise les sondages, et en tant que maître d’oeuvre et conseil du responsable de projet lorsqu’il conçoit les ouvrages, lorsqu’il organise la réalisation des sondages.
Le sondeur doit réaliser une DICT.
Il doit également veiller à ce que le responsable de projet ait accompli l’ensemble de ses obligations et notamment :
• DT
• investigations complémentaires
(IC) sur les réseaux sensibles (coordonnées
X, Y et Z)
• marquage au sol et piquetage
Suivant la mission qui lui est confiée, il doit identifier les réseaux susceptibles d’être impactés par l’opération : les réseaux font partie de la zone d’influence géotechnique (ZIG) (Phases PGC et AVP). Il doit aussi veiller à la bonne prise en compte des réseaux dans le dimensionnement du projet en intégrant les résultats des DT, voire des IC (Phase PRO), et il doit organiser le DCE de l’entreprise notamment en intégrant les DT (phase ACT).
Pour que le terrassier ou le maçon puissent démarrer leurs travaux, il lui sera légalement nécessaire de disposer de réponses au DICT de classe A (précision X, Y, Z < 40 cm) pour tous les réseaux sensibles.
Dans le cas contraire, il est dans l’obligation d’interrompre le chantier pour réaliser les IC nécessaires.
Cet arrêt de chantier devra lui être payé.
Ces IC sont tout autant nécessaires au géotechnicien pour qu’il réalise sa campagne de sondages.
Réaliser les IC au moment de l’étude G1, c’est anticiper sur la conception et s’assurer un démarrage
de travaux serein.
Sonder en toute sécurité doit être l’objectif de toute une équipe : du maître d’ouvrage, responsable de
projet, au sondeur, à l’exécutant des travaux en passant le maître d’oeuvre ou l’ingénierie géotechnique qui conçoit le projet. Anticiper est la clé de la réussite d’une opération. En lançant les investigations complémentaires en amont des sondages géotechniques, le responsable de projet sécurise les investigations géotechniques, renforce les moyens donnés au concepteur pour dimensionner ses ouvrages (ZIG), et s’assure un démarrage de chantier sans surprises.
Bertrand MOUSSELON
Ingénieur ETP - CREA
GÉOTECHNIQUE FORAGE FONDATIONS FORAGE D'EAU ESSAIS
M² EXPOSITION INTÉRIEURE
6000
EXPOSANTS
190
M² EXPOSITION EXTÉRIEURE
1 500
PARTICIPANTS
3000