Dès l’annonce du lancement des travaux du Grand Paris Express et particulièrement des délais de livraison, les entreprises de fondations profondes ont été interpellées par les moyens matériels et humains utiles à ce challenge hors norme. Les premières esquisses ont situé nombre de stations à grande profondeur, ce qui impliquait que beaucoup de parois moulées devraient être réalisées au-delà des 50 mètres de profondeur : cette performance, rare jusqu’à présent, est donc devenue la règle dans ce projet d’exception.
Bien entendu, toutes les typologies des terrains de la région parisienne sont concernées ; certaines
sont supposées faciles au forage, certaines sont connues pour êtredures donc plus difficiles à forer, le
pire résidant sans doute dans l’alternance des unes et des autres.
La stabilité des fouilles à de telles profondeurs dans ces sols, et la substitution du fluide stabilisateur
par du béton dans ces conditions reposent au mieux sur une expérience ancienne et rare, au
pire sont à inscrire sur une page blanche.
L’autre problème qui prend une ampleur particulière concerne l’étanchéité qu’on attend de tels
ouvrages ; celle-ci va dépendre, en effet, d’abord d’une verticalité très fine du forage et ensuite de la
qualité des joints entre panneaux. Est-il nécessaire de rappeler qu’on ne peut pas refaire un panneau
« loupé » et qu’une réparation (qu’on peut imaginer sur un ouvrage en béton hors sol) est tout
à fait hors de portée ?
Forte de ces constats, Sefi-Intrafor a pris le taureau par les cornes en s’imposant – avant tout chantier
réel – une expérimentation en grandeur nature. Un emplacement fut donc libéré sur le dépôt de Grigny (Essonne), à moins de 50 m de la Seine, et les sondages (dont un carottage réalisé par les équipes spécialisées de Sefi-Intrafor) ont confirmé la représentativité des sols. Peut-être
même aurions-nous préféré étrenner notre nouvel atelier dans un sol moins difficile !
L’investissement dans un matériel de forage neuf, ayant les caractéristiques techniques appropriées au projet le plus lourd envisagé sur le Grand Paris Express, était une évidence. Le plot d’essai a permis à Sefi-Intrafor de valider les procédures de montage, d’effectuer les mises au point impossibles en usine, d’imaginer les procédures de maintenance… en un mot, de s’approprier le matériel.
Aussi expérimenté soit-il, le personnel a découvert ce nouveau matériel et, pour la plupart, les sensations de forage à grande profondeur. De ce fait, plus besoin
d’une acclimatation sur le chan-
tier : l’équipe est immédiatement
opérationnelle.
Qui dit grande profondeur et forte épaisseur de paroi dit gros volume de boue à fabriquer, stocker, pomper puis traiter. L’espace n’étant pas la caractéristique première de la région parisienne, une centrale de traitement de boue compacte a donc été conçue, propre à travailler dans tous les sols. Le site d’essai, lui-même relativement exigu, a mis en situation les monteurs et les opérateurs, qui ont pu se familiariser avec cette unité de fabrication originale.
Du fait de la profondeur, les moyens de manutention et de bétonnage devaient être spécifiques. L’exiguïté du site a, là aussi, servi à l’entraînement des uns et des autres. Ne croyez pas que tout se soit passé toujours simplement : la mise en place puis le dégagement d’une planche de 68 m ont nécessité plusieurs tentatives pour arriver au processus optimal !
Enfin, le forage d’essai n’a pas échappé à un aléa géologique majeur puisque, malgré des sondages préliminaires (jusqu’à plus de 100 m de profondeur), une
dissolution de gypse s’est révélée en cours de forage : son traitement a requis la mise en oeuvre de plus de 300 m3 de coulis. La perte de fluide stabilisateur lors de la descente du cutter fut l’occasion de solliciter la réactivité et l’initiative du personnel…
D’aucuns auraient trouvé ce programme déjà très riche, mais Sefi-Intrafor, fidèle à sa réputation, en a aussi profité pour mettre au point des innovations que l’on retrouvera prochainement sur de nombreux chantiers (et pas seulement à Paris).
Nous n’en décrirons qu’une, qui a fait l’objet d’un dépôt de brevet : la cale biaise.
Chacun sait que les panneaux ne s’emboîtent bien les uns après les autres que lorsque les plans de ces panneaux présentent un angle faible. Lorsqu’on réalise des parois circulaires (qui sont en réalité de plan polygonal), il est très difficile de disposer correctement la planche, et souvent on résout la difficulté au prix d’un hors-profil (un peu coûteux en espace, mais
surtout vite onéreux en béton surconsommé).
La cale biaise se fixe sur la planche qui est donc « bien » positionnée et le forage du 2e panneau est
facilité.
Sefi-Intrafor n’a pas encore ouvert de chantier où les performances supérieures de son atelier seront mises à l’épreuve, mais d’ores et déjà la pertinence de la démarche a été démontrée puisque cet
atelier a pris plus rapidement que prévu sa vitesse de croisière sur un chantier où la profondeur n’est
« que » de 55 m, à Clichy.
GÉOTECHNIQUE FORAGE FONDATIONS FORAGE D'EAU ESSAIS
M² EXPOSITION INTÉRIEURE
6000
EXPOSANTS
190
M² EXPOSITION EXTÉRIEURE
1 500
PARTICIPANTS
3000